Au tableau noir du pacte de responsabilité : Vincent Peillon, premier de la classe

Vincent Peillon, Ministre de l’Education
nationale, de groupes de travail en groupes de travail, depuis le 18 novembre, organise
systématiquement le détricotage des droits de tous les personnels et la
transformation des missions.

Il s’agit d’adapter les statuts à sa loi de
« refondation » de l’école.

 

S’agit-il d’une volonté de modernisation?
de droits confortés et améliorés ? d’améliorations salariales ?

Certains le disent, certes. Pas FO, car
lorsque le ministre rend sa copie au conseil des ministres du 19 février sur
« l’évolution des missions et des métiers des personnels de l’éducation
nationale
 », il s’agit, pour lui, de participer à la réduction des
dépenses publiques et son corollaire dans la fonction publique, la baisse de la
masse salariale.

 

Prenons quelques exemples :

 

è 20% de diminution du traitement
mensuel des professeurs de classes préparatoires (GT 6)…soit le niveau de
baisse de rémunération que le gouvernement grec a imposé à ses enseignants. Les
professeurs de CPGE par la grève reconduite, ont fait reculer le
ministre sur son projet formulé en décembre.

 

è augmentation du temps de présence
des instituteurs et PE, dislocation de la classe, territorialisation de
l’école : avec le décret sur les rythmes scolaires, c’est au cœur des
discussions du GT 5. En même temps, le directeur d’école se trouve mis sous la
tutelle locale des collectivités locales par le PEDT (Projet Educatif
Territorial de la loi Peillon) (GT 1).

 

è abrogation des décrets de 1950 (GT
6) pour mettre en place de nouvelles missions non rémunérées dans le cadre de
l’horaire fonction publique (1607 h). Les décharges statutaires disparaîtraient
au profit d’indemnités décidées localement. Aujourd’hui, une heure
supplémentaire année est indexée sur le corps et le grade et identique
partout ; le montant de la première HSA est de 1846,41€ pour un agrégé,
1291,21€ pour un certifié. Lors du premier groupe de travail, le ministère a
évoqué deux montants d’indemnités en fonction des « tâches » :
600 ou 1200 euros. Cherchez l’erreur !

 

è 9% de diminution du salaire annuel
pour les professeurs de BTS avec la suppression de l’heure de première chaire
ou 9% de travail en plus (GT 6)

 

è disparition de l’indemnité des PLP
pour contrôle en cours de formation : à la place une autre indemnité avec
un nombre de bénéficiaires inférieur.

 

è diminution de moitié de l’indemnité
des tuteurs des stagiaires (elle passerait de 2000 à 1000€), au prétexte de la
création de professeurs formateurs dans le second degré (GT 4),

 

è disparition de la prime d’entrée
dans le métier de 1500 € des contractuels lors de leur titularisation dans une
école, un établissement ou un service relevant du ministère de l’éducation
nationale (GT 13),

 

è 70% des chefs de travaux perdraient
de 540 à 1363 € par an. Pour tous, les HSA sont supprimées (GT 8).

 

è les conseillers pédagogiques
seraient désormais astreints à 1607 heures (GT 4), tout comme les maîtres G et
E, les psychologues scolaires (GT 2) et les titulaires remplaçants du 1er
degré.

 

è les CPE perdraient leur horaire
hebdomadaire de 35 heures (GT 7), ils n’ont carrément plus d’horaires.

 

è un mode d’emploi de fermeture des
CIO est apparu à la faveur d’un nouveau groupe de travail, l’orientation
devient une mission commune à tous les personnels (GT 14),

 

è pour les personnels administratifs,
pas un euro, pas un poste, une revalorisation de la catégorie C en peau de
chagrin
(GT
11),

 

è les chefs d’établissements, au nom
du contrat d’objectifs tripartite (état, rectorat et collectivités
territoriales) de la loi de refondation Peillon, se verraient imposés une
double tutelle (GT  9),

 

è les SEGPA seraient réduites à un
simple dispositif d’inclusion dans les collèges, les structures spécifiques
disparaîtraient, les personnels redéployés (GT du 5.02.2014),

 

C’est le pacte de responsabilité et la
baisse du «  coût » du travail mise en œuvre dans l’éducation
nationale.

 

Salaires bloqués, voire baissés : gel
du point d’indice, diminution des indemnités pour les titulaires comme pour les
contractuels, baisse de la rémunération des stagiaires (dans le 1er
et second degrés les stagiaires des « écoles supérieures de professorat et
de l’éducation » débuteront au 1er échelon (au lieu du 3ème
échelon : perte de 400 € par mois pour un professeur des écoles, certifié
ou PLP et 510€ pour un agrégé).

 

 

Ces mesures les
personnels n’en veulent pas : les professeurs de classes prépas ont fait
grève contre la diminution de leur rémunération, les instituteurs et PE contre
les rythmes scolaires, les personnels de plusieurs départements contre la
fermeture des postes…

Exprimant cette
volonté, FO refuse de participer au consensus dont se félicite le ministre au
nom d’un pseudo «  accord historique » avec l’ensemble des
organisations syndicales.

Ce ne sera pas avec
FO, pas pour la baisse de la rémunération, pas pour la dégradation des
conditions de travail, pas pour la territorialisation de l’école…

 

Le pacte de
responsabilité encadre toute la politique du gouvernement. Salaires, emploi et
postes, service public, sécurité sociale sont remis en cause.

La FNEC FP-FO
prépare la grève interprofessionnelle du 18 mars, appelée également par la
CGT, la FSU et Solidaires. FO appelle les personnels dans les services et les
établissements à se réunir pour décider ensemble la grève.

 

 

                           

 

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