Audience auprès du nouvel IA-DASEN du 28 mai 2020

Audience auprès du nouvel IA-DASEN du 28 mai 2020

Présents pour le SNUDI-FO
31 :

Pascale BALLEREAU,
Magali BALZANO, Annick CAMALET et Daniel MASCARAS.

 

En préalable Mathieu SIEYE, le nouvel IA-DASEN s’est
présenté.

FO : Vous avez évoqué une audience en
présentiel, nous souhaitons effectivement fixer une date assez rapidement pour
aborder les sujets que nous n’aurons pas pu aborder aujourd’hui.

1. Droit syndical :

FO : Lors de cette phase de déconfinement,
nous voulons la garantie qu’il n’y aura aucune entrave pour les délégués
syndicaux à aller dans les écoles et à réunir les collègues dans le respect des
gestes barrières.

IA : Il ne m’appartient pas de limiter le droit
syndical, sur le principe il n’y a pas de changement. A condition de respecter
les gestes barrière et le fonctionnement des écoles, comme vous savez le faire.
J’ai le plus grand respect pour le droit syndical.

2. Réouverture des écoles :

FO : Les
établissements scolaires ont rouvert progressivement depuis le 11 mai, sans
tests de dépistage systématique, sans masques FFP2 et en faisant appliquer
localement un protocole sanitaire inapplicable.

L’école mise en place n’est pas l’école, c’est une
école gérée par les municipalités, qui crée la confusion entre scolaire et
périscolaire, sans groupe classe, sans tous les élèves, alternant présentiel et
distanciel, sans programmes nationaux mais avec des projets éducatifs
territoriaux, sans missions clairement définies, sans règles nationales.

Nous nous inquiétons des propos de M. Blanquer qui
annonce que cette école sera “l’école de demain” et qui veut mettre
en place le protocole 2S2C, ce qui va accentuer le désengagement de l’état au
détriment du service public d’éducation.

L’école doit rester l’école, et il est urgent de
rétablir des conditions de scolarité normale pour tous. Les collègues sont
épuisés. Il a été dit que ceux qui sont en présentiel à temps plein ne doivent
pas assurer le distanciel, mais la majorité des collègues souhaitent pouvoir
faire les 2 pour suivre leurs élèves. Ils demandent donc à avoir un temps
libéré pour assurer le distanciel pour leurs élèves, cela doit être pris
en compte dans leurs ORS.

IA : Je connais votre position, je me permets d’acter
des désaccords, le protocole sanitaire est applicable, cela a été démontré. Le
protocole est contraint mais il est là pour protéger les personnels.

La scolarité normale pour tous est notre objectif à tous, y
compris dans les plus hautes sphères. Il va y avoir des annonces dans les
prochaines heures, qui permettront un retour au fonctionnement que l’on a connu.
Je vois sur le terrain l’épuisement dont vous parlez, dû au contexte et à
l’investissement des collègues, parfois au-delà de leurs missions. Ce
fonctionnement n’a pas vocation à se normaliser, c’est une réponse à une
situation de crise. Les 2S2C c’est un dispositif qui permet de faire face à la
situation de crise, je ne pense pas que ce soit un fonctionnement qui va
perdurer. A titre personnel je ne le souhaite pas. Ça reste malgré tout
l’école, les organisations pédagogiques permettent aux élèves d’être mieux dans
l’école, même à 1m de leurs camarades et avec un enseignant qui porte un
masque, que chez eux. Au vu des indicateurs nationaux comme départementaux, il
me semble que l’on va vers un retour à la normale.

Concernant le présentiel et le distanciel, il avait été
envisagé dans un premier temps de libérer le mercredi matin pour le distanciel,
mais on a préféré rester sur les horaires d’ouverture des écoles, par respect
pour les parents d’élèves, nous sommes bien conscients que c’est une contrainte
qui met en difficulté les collègues, certains font plus que leurs ORS. Toutefois,
il existe des organisations qui permettent de faire les 2 en respectant les
ORS. A partir du moment où l’organisation proposée par l’équipe enseignante a
été validée par l’IEN, je fais confiance.

FO : Pour les plus jeunes, et certains élèves
à besoin particulier, il est parfois impossible de respecter le protocole sur
une journée complète. Au dernier CHSCTA, il y a eu 150 remontées de RSST qui
montrent que ça ne se passe pas si bien que ça. Les enseignants doivent choisir
entre faire de la discipline toute la journée, ce qui crée un état de stress
intense, ou ne pas respecter entièrement le protocole.

IA : On est sur des inquiétudes qui sont passées, la
reprise a eu lieu, le protocole est appliqué et les difficultés ont été levées.
Les situations sont différentes d’un endroit à l’autre, elles sont à régler au
cas par cas. Mais quelle aurait été l’alternative ? Ne pas rouvrir les
écoles maternelles ou assouplir le protocole sanitaire ?

FO :  Notre
fédération a fait une autre proposition pendant des mois : tests de
dépistage systématique et masques FFP2 auraient permis d’assurer la sécurité
des collègues sans recourir à un tel protocole.

IA : Je ne suis pas spécialiste donc je vais rester
prudent. C’est vrai, certains pays ont fait le choix de tester la population et
ça marche. Dans notre pays, ça n’est pas le choix qui a été fait. Tous les
protocoles sont élaborés au niveau national il ne m’appartient pas de les
commenter mais de les faire appliquer. Quant aux masques, le protocole est très
clair sur le type de masques à porter, sur la base de préconisations de
médecins. Il n’y a pas de raison que je remette en question leur parole, je leur
fais confiance.

FO : En cas de suspicion
de cas COVID,

quelles mesures de protection envisagez-vous ? Est-il prévu des tests
systématiques ?

IA : Lorsqu’il y a un cas avéré (testé positif) dans un
établissement, cela déclenche une enquête sous l’autorité de l’ARS. Pour les
personnels territoriaux ce sont les médecins de l’ARS qui enquêtent, et pour
les enseignants, les élèves et les parents ce sont les médecins de l’Education
Nationale qui s’en chargent. Les enquêtes menées en parallèle permettent
d’identifier les cas contact et les cas contact à risque. Les cas contact
peuvent poursuivre leur travail et ne sont pas testés. Les cas contacts à
risque sont placés en quatorzaine et sont testés. Même si le test est négatif
les personnes restent en quatorzaine. Afin de désinfecter l’établissement il
peut être fermé au moins un jour, ce qui permet également de rencontrer
l’équipe et de répondre aux inquiétudes. S’il y a le personnel nécessaire pour
rouvrir, la fermeture n’est pas prolongée.

 

FO : En cas de suspicion, les collègues sont
inquiets et sont fondés à exercer leur droit de retrait.

IA : Non, le droit de retrait ne s’applique pas. C’est seulement
en cas de danger grave et imminent. Je peux comprendre qu’il y ait des
inquiétudes mais en cas de suspicion, on attend le résultat et il n’y a pas de
fermeture. Pour l’instant tous les personnels testés sont négatifs.

FO : La 2éme phase
du déconfinement est dans 4 jours
et nous n’avons toujours pas d’information, il
faut regarder la télévision pour en avoir c’est insupportable, comme c’est
insupportable d’avoir ordres et contre-ordres. Nous vous alertons sur la
situation d’épuisement des collègues qui sont à bout en particulier les
directeurs, qui sont depuis le début sur tous les fronts.

IA : Nous sommes dans la même situation que vous, je
pense que les annonces vont surtout concerner le second degré, mais peut-être
que je me trompe. Comme vous, j’ai entendu ce qui a été dit par le ministre et
le premier ministre et ça n’était pas forcément en accord. Sur la méthode,
c’est notre démocratie qui veut ça, personne ne parle avant que le premier
ministre ne se soit exprimé. C’est la gestion de crise qui veut ça, nous sommes
tous dans la même situation, il faut attendre les annonces. Je me garde bien de
juger.

FO : Les directeurs d’école se plaignent
d’avoir des directives très tardives, pour la mise en place (réflexion et mise
en œuvre) et la communication auprès des parents. Il y a aussi parfois des
problèmes de communication avec les mairies, qui jouent un jeu politique. Les
directeurs sont souvent mis en porte à faux.

IA : Nous sommes dans une situation historique et
inédite qui évolue. Le confinement a été rapide et le déconfinement est prudent
avec des décisions qui s’adaptent à l’évolution sanitaire fragile et mouvante.
C’est la priorité. Il peut y avoir des erreurs de communication. Le contexte
électoral crée une situation compliquée, et je mesure combien les enseignants
ont pu, dans certaines communes, subir la pression. Mon rôle est de faire en
sorte que l’école reste en dehors du débat politique. L’école ne peut pas être
un sujet qui permet de récupérer, ou perdre des voix. Il faut rester neutre.

FO : Cette situation met en exergue la
revendication du SNUDI-FO, qui refuse la territorialisation et l’ingérence
accrue des mairies dans l’école. On voit que le maire a le pouvoir de décider
des ouvertures, fermetures pour des raisons qui peuvent être autres que le
protocole sanitaire. Pour le SNUDI-FO, il est important qu’en cette deuxième
phase, les IEN continuent à soutenir les directeurs face aux mairies, qu’ils
fassent preuve de souplesse.

IA : J’ai demandé aux IEN de la souplesse mais aussi de
faire en sorte que l’on puisse accueillir de plus en plus d’élèves. Pour le
bien-être des élèves et pour les familles. Là où c’est possible il faut augmenter
les effectifs par groupe, il faut tendre vers 15 en élémentaire et 10 en
maternelle, sans dépasser ces seuils.

3. Formation CAPPEI

FO : Nous demandons que les collègues
en formation CAPPEI et CAFIPEMF ne soient pas prolongés. Ils ont
continué à travailler en distanciel la plupart du temps pendant le confinement.
On nous a annoncé en CAPD, que la formation CAPPEI est passée à 11
semaines au lieu de 18 semaines, or c’est en contradiction avec les textes. Nous
y sommes opposés.

IA :  Nous n’avons
pas latitude pour modifier les modalités de passation des épreuves concernant
des examens nationaux. C’est le ministère qui décide.

Je vous lis la réponse qui m’a été faite par l’INSPE
concernant la formation. La semaine de préparation de juin sera limitée à 1 ou
2 jours et surement en distanciel. Les sessions seront différentes l’an
prochain : pour le premier groupe 5 semaines en octobre et 6 semaines en
février, pour le second groupe 5 semaines en novembre et 6 en mars. Certains
cours se feront en distanciel, c’est ce qui comblera les semaines manquantes.

FO : Concernant les départs en CAPPEI, qui
s’apparentent à une opération de formation et non pas de mobilité ou
d’avancement, nous sommes surpris de ne pas avoir été destinataires des
documents de travail qui auraient pu éviter les erreurs.

IA : Très franchement nous avons accepté tous ceux qui
se présentaient sauf avis contraire des IEN. Les IEN informeront les collègues qui
ont eu un avis négatif.

4. Communication avec la DPE

FO (à propos d’un dossier CAPPEI) : C’est
problématique d’attendre 1 mois pour obtenir une réponse, même si nous
comprenons que vous soyez débordés. Ce n’est heureusement pas toujours le cas
mais ce n’est pas possible sur le dossier évoqué.

Les services font de leur mieux, nous le savons
mais nous souhaiterions que la communication soit simplifiée, qu’il y ait une
ligne directe qui permette d’obtenir un retour rapide.

IA : La DSDEN fonctionne sur un mode fusionné avec le
rectorat, ce qui est une particularité nationale. Monsieur le Recteur a
souhaité qu’il y ait un secrétaire général de DSDEN qui s’occupera uniquement
de la Haute-Garonne et qui sera sous mon autorité. Sur les questions
administratives, ce sera votre interlocuteur privilégié. Les entretiens ont
lieu la semaine prochaine, tous les candidats sont des SG expérimentés, la
personne recrutée sera donc opérationnelle immédiatement. Pour le dialogue,
notamment avec les organisations syndicales, ce sera une vraie plus-value.

5. Demandes de temps partiels et disponibilités

FO : En ce moment, les résultats des demandes
de temps partiel arrivent et celles des disponibilités vont suivre. Vous l’avez
dit, il y a un épuisement des collègues sur le terrain et nous vous demandons
la plus grande bienveillance pour les collègues. Les collègues, qui sont parfois
au bord de l’épuisement, ont besoin de ces temps partiel.

IA : Effectivement, beaucoup de collègues vont sortir de
cette période dans un état d’épuisement et vont trouver grâce au temps partiel
une solution passagère pour y faire face. Il y aura certainement plus de
demandes cette année. Mais vous connaissez la problématique du temps partiel,
il faut réussir à assurer la rentrée, entre les demandes de temps partiel de
droit et sur autorisation. Celles sur autorisations dépendent des moyens
restants pour la rentrée. Faire une demande de temps partiel ça n’est pas
anodin. C’est pour un collègue un enjeu familial donc la réponse sur la forme
est importante. Il faut que l’on soit vigilant sur la forme mais aussi sur le
fond, même si j’ai besoin de ressources pour la rentrée, je serai attentif sur
des situations particulières. Mais je ne peux pas décréter que toutes les
demandes seront acceptées. Oui pour de la bienveillance, mais il faut être
clair sur les critères.

6. AESH

FO :  Pour
les AESH, si l’enfant notifié est absent doit-il venir ou peut-il rester en
distanciel ?

IA : Je dirai oui aujourd’hui mais peut être que je
dirai non ce soir après les annonces. C’est la même chose pour les enseignants
en garde d’enfants, ou les enfants prioritaires, il peut y avoir des
changements. La deuxième étape du déconfinement va nécessiter que les choses soient
très claires. Pour l’instant, je n’ai pas encore de réponses, j’espère que l’on
va en avoir ce soir ou demain et que l’on pourra discuter sur cette base. Mon
sentiment c’est qu’il faut arrêter d’accueillir de façon prioritaire les enfants
de soignants puisque les hôpitaux sont revenus à un fonctionnement normal. Tous
les enfants doivent pouvoir reprendre.

FO : Si les AESH étaient obligés de venir dans
les écoles alors qu’il n’y a pas l’enfant notifié, est ce que leurs missions
évolueraient ?

IA : Pas d’écrit, cela se règle au cas par cas. Si un
AESH souhaite venir à l’école, on trouvera quelque chose à lui faire faire et
sans toucher au statut, c’est un ajustement de quelques jours. Mais encore une
fois il faut attendre les annonces.

 

 

 

 

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