CAPD du 11 mars 2021 : déclaration du SNUDI-FO 31

CAPD du 11 mars 2021 : déclaration du SNUDI-FO 31

Depuis
plus d’un an, les personnels de l’Education Nationale doivent faire face à une
situation, dans laquelle l’institution impose consignes et protocoles, qui
aggravent les conditions de travail. Le 26 janvier les collègues ont été massivement
en grève pour exprimer leurs revendications. La colère ne retombe pas. Les
annonces du Grenelle ne répondent en rien aux revendications des collègues.
Elles n’ont pas apaisé la situation, bien au contraire. Ces propositions vont à
rebours des revendications des collègues. Les maîtres mots de ce Grenelle sont
« territorialisation, autonomie, déréglementation ». La même logique
prévaut pour l’ensemble des réformes mises en place par le ministre : réforme
du lycée et casse du baccalauréat, réforme des concours enseignants, réforme de
l’Education prioritaire.

Profitant de la
« situation sanitaire » le ministre déroule sa politique et poursuit
ses attaques contre l’Ecole et le statut des enseignants.

Dans les départements,
les mesures de carte scolaire ne passent pas. Alors qu’elle parlait au nom du
ministre, Mme Elimas affirmait devant la Chambre haute que les classes ne
fermeraient pas dans les communes de 5000 habitants. Le déni du ministre a
encore fait monter d’un cran le mécontentement.

Avant les vacances,
dans certaines circonscriptions les collègues ont eu pour consigne de renvoyer
les enfants à la maison en cas d’absence non remplacée d’un enseignant,
quelques jours plus tard, la consigne n’était plus valable !

Ordres, contre-ordres,
annonces, démentis. Le ministre ne communique plus que par médias interposés et
bafoue sans cesse la réglementation et la loi, y substituant le fait du prince
de la FAQ. Nous le réaffirmons ici, la FAQ n’a pas la moindre valeur
réglementaire.

Il ne se passe pas une semaine
sans une mauvaise surprise ! Les collègues sont excédés, ils ont fait face
et continuent, tant bien que mal à enseigner. Mais les mauvais coups pleuvent
et ils se demandent combien de temps encore ils pourront tenir. Cette semaine,
les collègues des CP CE1 dédoublés apprennent que leur poste deviendrait un
poste spécifique, sans que cette mesure de transformation n’ait été soumise à
l’avis des instances consultatives. Une telle mesure remet en question les
prérogatives du directeur d’école et modifie profondément le mouvement. Les
collègues ne peuvent accepter d’être ainsi mis devant le fait accompli.

Concernant le cadre
législatif, le gouvernement en profite pour fait voter des lois toujours plus
liberticides ! La loi de Sécurité Globale est une attaque qui vise entre
autres les représentants syndicaux. C’est une
mise en coupes réglées des droits, notamment syndicaux, et celui
des collègues à être défendu. Ainsi sans attendre, dans notre département, le
droit syndical est régulièrement remis en question : refus de stage, refus
de permanence à l’INSPE, mesures prises sans consulter les instances
réglementaires … Le SNUDI FO vous demande de faire respecter et appliquer le
droit syndical à chaque fois que nous vous signalons son atteinte.

Et que dire de la loi
de Transformation de la Fonction Publique qui permet, elle, de convoquer la
première CAPD le 11 mars, soit six mois et demi après la rentrée scolaire. C’est
inacceptable et une illustration parfaite du mépris affiché par le
gouvernement à l’encontre du droit des fonctionnaires et de ses représentants.

Nous nous interrogeons
également sur le tout distanciel mis en place par le rectorat depuis la reprise
des congés d’hiver alors qu’aucune nouvelle mesure n’a été prise par le
gouvernement. Pourquoi avez-vous imposé ces pratiques particulièrement néfastes
au dialogue réel entre les représentants de l’administration et ceux du
personnel ?

 Aujourd’hui nous
traitons de la liste d’aptitude des directeurs. Hier, la loi Rilhac était
présentée au sénat. Les directeurs, comme les adjoints, sont excédés par la
surcharge de travail induite par : les différents protocoles sanitaires,
les ordres et contre-ordres, les cas contacts ou positifs à gérer, les parents
à rassurer, les masques obligatoires, la consigne de non-brassage impossible à
respecter en cas de non-remplacement… Les directeurs suite au suicide de
Christine Renon, se sont mobilisés en rejetant massivement le statut de
directeurs et en demandant un allégement de leurs missions et une aide
administrative. Le ministre répond par la constante et vieille lune des
gouvernants : faire sauter le verrou du statut, éclater et démanteler
toujours plus l’école, alourdir les responsabilités et charges déjà totalement
abusives des directeurs, qui devraient en plus procéder à l’évaluation des
collègues. Nous sommes dans l’ineptie la plus absolue !

Une délégation de
compétences de directeur pour remettre en cause le fonctionnement de l’école et
transformer le directeur en contremaître soumis à toutes les pressions locales,
c’est non !

Le SNUDI-FO revendique
pour les directeurs :


L’abandon de la proposition de loi créant la fonction de directeur d’école !


Une amélioration des quotités de décharge pour tous les directeurs, avec la
création d’une journée hebdomadaire de décharge pour les écoles de 1 à 3
classes ;


Une augmentation financière significative : 100 points d’indice pour tous ;


Une aide administrative statutaire et gérée par l’Éducation nationale dans
chaque école ;


Un réel allègement des tâches pour tous les directeurs d’école


Le respect du décret de 89 qui implique notamment l’abandon immédiat de cette
mesure de « transformation » des CP-CE1 dédoublés.

 

Le
SNUDI FO revendique :

 


La création des postes nécessaires


La satisfaction des revendications des AED et des AESH honteusement exploités


L’augmentation des salaires


Le maintien du cadre national de l’Ecole et du statut de fonctionnaire avec
l’abandon des contre-réformes


Le respect du droit syndical, comprenant l’obligation de consulter les
Instances consultatives des personnels ce qui nécessite l’abandon immédiat de
la mesure de « transformation » des CP-CE1 dédoublés

Documents joints