CP à 12 en REP+ Le SNUDI-FO reçu par la conseillère sociale du ministre Blanquer

CP à 12 en REP+ Le SNUDI-FO reçu par la conseillère sociale du ministre Blanquer

 

Une délégation du
SNUDI-FO a été reçue mardi 4 juillet par Mme Bourhis, conseillère sociale du
ministre M. Blanquer, et un représentant de la DGRH sur les CP à 12 en REP+. La
délégation a fait remonter un certain nombre de problèmes d’ordre statutaire et
de conditions de travail qui se multiplient dans les départements.

 

Le SNUDI-FO a rappelé
que le dédoublement des CP en REP+ ne peut s’effectuer ni au détriment du
respect de la réglementation en vigueur, ni à celui des conditions de travail
des personnels.

 

La conseillère sociale
a confirmé que le « dispositif CP dédoublés en REP+ » doit être mis
en place dans le respect de la réglementation en vigueur.

Le SNUDI-FO rappelle
donc que :

                la
répartition des classes entre les PE affectés sur une école relève de la compétence
exclusive du conseil des maîtres, comme le prévoit toujours l’article 2 de
la circulaire n°89-122 du 24/02/89. 

les missions de postes
PDQMC sont définies par  la circulaire ministérielle n°2012-201 du 18 décembre
2012 relative à ce dispositif et ne peuvent être modifiées

le
conseil des maîtres n’a pas pour prérogative de décider de l’affectation d’un
PE ou d’une transformation de poste

la co-intervention
remet en cause le respect de la liberté pédagogique

le travail en équipe
ne relève d’aucune obligation statutaire.  

 

Constitution des
classes :

La constitution des
classes au sein d’une école est la prérogative du directeur après avis du
conseil des maîtres d’après le décret 89-122 du 24/02/1989.

Or, dans plusieurs
départements (Bas-Rhin, Rhône…), les organisations décidées par les collègues
ne sont pas acceptées par les IEN.

Dans une école du
Rhône, l’IEN refuse des classes de CP à 13 ou 14, impose des CP à 12 ce qui a
pour effet de provoquer 6 doubles niveaux, dont certains à 28 ou 29 en REP+.

Dans une autre, l’IEN
refuse des CP à 14 et impose des CP à 13. La moyenne des autres classes est de
26, sans compter les élèves d’ULIS inclus dans les classes

A Mulhouse, une école
se voit imposer « 2 CP à 14, 1 CP à 25, 1 CP à 26 et 1 maître
supplémentaire pour les deux grands groupes
 » alors que la proposition
d’organisation pédagogique  des enseignants est de répartir les 79 élèves
de CP en «  4 classes de 19/20 élèves soit 6 groupes de 13/14
élèves »

 

La délégation du
SNUDI-FO a donc demandé
que toutes les
répartitions décidées par nos collègues soient respectées. Elle a rappelé à ce
sujet que dans le Rhône, de nombreuses écoles REP+ seraient en grève et fermées
le jour de la rentrée, le 4 septembre.

La conseillère sociale
s’est engagée
à étudier les dossiers transmis par le
syndicat.

 

Co-intervention :

Dans nombre d’écoles,
l’absence de locaux suffisants pour ouvrir des classes conduit l’administration
à imposer la « co-intervention » de deux collègues dans une classe de
24.

Le SNUDI-FO a demandé
qu’en respect de la liberté pédagogique, aucune « co-intervention »
ne soit imposée, et qu’en l’absence de collègues volontaires, la
« co-intervention » n’ait pas lieu.

La conseillère sociale
a justifié
la « co-intervention » au
non  du fait qu’elle existe déjà avec le dispositif « plus de maîtres
que de classes », ce à quoi la délégation a répondu que l’intervention
d’un deuxième enseignant dans la classe 1h ou 2h par semaine n’avait rien à
voir avec le fait que l’on impose à deux collèges de partager la même classe
24h par semaine.

 

La délégation du
SNUDI-FO
a ensuite posé des problèmes concrets :
en cas de co-intervention, quel enseignant est responsable de quels
élèves ? En cas de grève d’un des deux enseignants, comment se passera
l’accueil des élèves ? En cas d’absence d’un de deux enseignants, la
tentation ne sera-t-elle pas grande de ne pas le remplacer ?

Aucune réponse précise
n’a pu être apportée.

 

Moyens mobilisés pour
pourvoir les CP à 12

La conseillère sociale
a indiqué
que trois types de postes avaient été
utilisés pour pourvoir les CP à 12 :

des
postes « plus de maîtres que de classes »;

des
postes de remplaçants vacants;


des postes placés en réserve.

La conseillère sociale
a indiqué qu’avec ces choix, « la situation ne se dégraderait pas dans
les autres classes »
puisque les postes de remplaçants supprimés
étaient ceux qui venaient d’être créés et que donc il n’y aurait pas de
remplaçants en moins.

Le difficile exercice
de la conseillère sociale (« prouver que la situation ne se dégrade
pas ») est un aveu !

La délégation du
SNUDI-FO a affirmé
au contraire que la mise en place de
ce dispositif allait entraîner une dégradation des conditions de travail des
enseignants et des conditions d’apprentissage des élèves.

 

Le SNUDI-FO a demandé
un recours massif à la liste complémentaire
et
que soit interrompu le recours à des contractuels déjà annoncé dans certains
départements (Corse du Sud, Seine St-Denis …)

La conseillère sociale
a répondu
que le recours à la liste complémentaire
était envisagé, voire souhaité par le ministère, mais qu’on était en attente
« d’arbitrages ».

La situation devrait
évoluer dans les jours qui viennent, au plus tard avant le 14 juillet.

 


Le SNUD-FO invite les syndicats départementaux à multiplier dans les jours qui
viennent les demandes de recrutement sur la liste complémentaire.

 

Problèmes
statutaires :

La délégation du
SNUDI-FO a exposé un certain nombre de circulaires départementales (Côte d’Or,
Sarthe…) qui posaient problème.

Ces circulaires, pour
certaines, « profilent » les classes de CP à 12 et indiquent que les
collègues à temps complet seraient prioritaires, au détriment des collègues à
temps partiel.

 

Le SNUDI-FO a
également indiqué que dans certains départements (Somme…), les collègues plus
de maîtres que de classes étaient relancés chez eux, par téléphone, par les
services des DSDEN, pour qu’ils renoncent à leur poste.

 

La conseillère sociale
a condamné le fait que des pressions soient exercées à l’encontre de certains
collègues par téléphone. Elle a indiqué qu’elle intervenait auprès des DASEN
concernés.

 

En conclusion :

Le SNUDI-FO sera
vigilant sur le fait que ces dossiers puissent trouver une issue favorable.

Il se confirme que la
mise en place des CP à 12 permet de faire un pas de plus vers la
dérèglementation et la désorganisation des écoles, contre les garanties
statutaires… à partir des REP+, que la FNEC FP FO a caractérisés, dès leur
création, comme un  laboratoire de la dérèglementation. Ce dispositif, dans la
logique des PDMQDC, accentue la remise en cause du principe un maître/une
classe pour avancer vers l’autonomie de chaque école.

Contrairement aux
propos de la conseillère sociale, la mise en place de ce dispositif va dégrader
les conditions de travail des collègues et les conditions d’apprentissage des
élèves.

 


D’ici la fin de l’année scolaire et dès la rentrée, continuez à faire remonter
toutes les situations problématiques au SNUDI-FO qui poursuivra sans relâche
ses interventions au ministère.

Documents joints