Compte-rendu audience maternelle auprès de la mairie de Toulouse (7 juin 2017)

Compte-rendu audience mairie de Toulouse (7 juin 2017)

Compte rendu
d’audience du Snudi FO à la mairie de Toulouse

 

Le Snudi FO a été reçu en
audience par Madame Lalanne de Laubadère, adjointe au maire chargée des
affaires scolaires.

Réorganisation des
ATSEM :

FO : Nous rappelons la
revendication du Snudi FO concernant la présence d’ATSEM : nous demandons
la présence d’une ATSEM par classe pendant toute la durée du temps de classe. A
Toulouse, malgré des difficultés de remplacement en cas d’absence, cette
demande était globalement satisfaite. La réorganisation que vous proposez nous
inquiète. Nous rappelons que notre département a le taux d’encadrement le plus
mauvais en France métropolitaine (seuil à 32 élèves par classe hors REP). Il
est inenvisageable pour les enseignants de maternelle de fonctionner sans la
présence d’une ATSEM.

Mairie : Nous avons décidé
la réorganisation. Pourquoi ?

Nous avons constaté un
absentéisme très important chez les agents. Il peut être dû à la pyramide des
âges ou à la féminisation de la profession et les nécessités de garde d’enfants
malades. 100 postes ont été créés qui ont comblé 50 départs à la retraite.
Malgré ce différentiel la situation ne s’est pas améliorée.

Nous avons décidé dans le cadre
de la charte des métiers, volet interne du PedT, d’organiser une vraie
concertation. Les agents avaient des revendications. Ils avaient le sentiment
d’avoir moins de droits que les autres agents municipaux. Nous avons décidé de
réorganiser sans remettre en cause la présence d’ATSEM en grande section comme
le font beaucoup de villes.

A Toulouse, nous sommes également
très en pointe sur la mise en place des CLAE. Les ATSEM sont des spécialistes
de la petite enfance. Nous souhaitons donc utiliser leur expertise pour les
CLAE.

Il y a eu un comité technique, le
nouveau dispositif va rentrer en vigueur à la rentrée. Il y a eu des réunions
avec l’IA, les IEN, tout le monde est ok.

Les principales différences
seront :

(1). Le directeur de CLAE devient
un supérieur hiérarchique. C’était une revendication forte des personnels
d’avoir son supérieur hiérarchique au plus près.

(2). Les ATSEM pourront déjeuner
de 11h à 11H30.  Nous répondons à une de leur demande de ne pas manger avec les
élèves sur des petites tables une fois de temps en temps ;

(3). Les ATSEM « du
matin » termineront à 15H.

(4). Il y aura des ATSEM
« du soir » qui s’occuperont des activités périscolaires.

 

(5). Les ATSEM passeront de 35 H
à 37 H avec récupération. Il y aura 12 jours de récupération avec la
possibilité d’utiliser ces jours de récupération mais aussi les jours de congés
normaux (34 jours) sur le temps scolaire ;

(6). Nous créons des ATSEM
« de bassin » qui remplacent les ATSEM dites « volantes ».
Leur secteur est réduit. C’est une reconnaissance des missions. Les ATSEM de
bassin démarrent leur journée à 10H et finissent à 17H30.

FO : Sur l’absentéisme, le
problème avant tout pour nous est le manque de remplacement qui est constaté
dans les écoles. La logique d’ATSEM de bassin modifie-t-elle les
effectifs ?

Mairie : Il y avait 90
« volantes ». Nous sommes passés à 100 avec les recrutements, avec
les ATSEMS de bassin, il y en aura 108.

FO : Vous dites que vous
avez concerté, il y a quand même de grands absents, ce sont les enseignants et
directeurs d’école.

Mairie : Il y a eu une
discussion dans le cadre du Parlement Educatif de Toulouse.

FO : C’est quoi ?

Mairie : C’est l’instance
qui met en œuvre le Projet Educatif Territorial de Toulouse. Tout le monde est
invité. Il y a les associations de parents d’élèves, des directeurs d’école
désignés par l’éducation nationale, les associations… Il y a plus de 200
participants.

FO : Il y a encore un cadre
légal de représentation des personnels. Cette représentation est assurée par
les organisations syndicales. Cela passe par les élections professionnelles.
Aucune organisation syndicale d’enseignant n’a été consultée, avertie des
modifications que vous comptez mettre en œuvre, nous ne reconnaissons pas la
légitimité de ce prétendu « parlement » qui remet en cause la vraie
représentation des enseignants à travers leurs organisations de salariés. Nous
contestons cette logique de territorialisation et de main mise de la mairie sur
le fonctionnement de l’école républicaine.

Mairie : Nous appliquons les
instructions nationales concernant la mise en œuvre des PedT.

FO : Sur les CLAE, nous
confirmons que Toulouse a toujours été en pointe pour la mise en œuvre de la
réforme des rythmes scolaires et la mise en place des PedT, réforme rejeté
massivement par les enseignants. Vous indiquez que les ATSEM sont des professionnelles
de la petite enfance. Nous le partageons. C’est bien pour cela que pour nous,
leur cœur de métier se situe sur le temps scolaire, avec les enseignants. Le
centre de l’école, c’est pour nous les apprentissages sur le temps scolaire,
pas les activités périscolaires. On constate clairement dans votre projet une
volonté de déporter l’activité et les compétences des ATSEM vers le
périscolaire.

Mairie : Les ATSEM sont là
avant tout pour les besoins physiologiques des enfants. Les ATSEM n’ont pas de
rôle à jouer dans les apprentissages, ce sont les textes, et sont amenés
effectivement à effectuer de plus en plus d’animation.

FO : Ce que vous dites ne se
traduit pas encore sur le terrain, bien heureusement. A Toulouse, hors
éducation prioritaire, les effectifs peuvent monter jusqu’à 32, vous le savez
puisque vous nous le rappelez lors des commissions TPS. Comment avec un tel
effectif fonctionner lors des ateliers d’apprentissage sans ATSEM pour nous
aider ?

Mairie : Nous ne remettons
pas en cause le principe de présence d’ ATSEM sur la majorité du temps de
classe.

FO : Nous allons le regarder
dans le détail :

(1) Les directeurs de CLAE
deviennent supérieurs hiérarchiques. Cela pose problème pour nous. Nous
rappelons que sur le temps scolaire, c’est le directeur d’école qui a
l’autorité fonctionnelle. Cela va immanquablement conduire à des difficultés.

Mairie : Les choses seront
cadrées clairement. Le directeur d’école garde l’autorité fonctionnelle sur les
ATSEM qui sont en classe. Il décide de la répartition des classes, des tâches à
accomplir sur le temps classe. Pour les ATSEM « de bassin » et ATSEM
« du soir », c’est le directeur de CLAE qui décide y compris sur
temps scolaire.

FO : Cette double tutelle
est une aberration réglementaire que nous contestons. Le directeur de CLAE peut
avoir autorité sur le temps périscolaire mais sur le temps scolaire, le
directeur de l’école exerce son autorité fonctionnelle sur la totalité des
personnels présents. Nous interviendrons auprès de l’IA sur cette question. De manière
pratique, si le Directeur de CLAE organise une réunion des ATSEM sur le temps
de classe par exemple et que le directeur de l’école indique au contraire que
les ATSEM sont indispensables dans les classes à ce moment-là, que se
passe-t-il ?

Mairie : Cela doit se faire
en concertation et en bonne intelligence. Les réunions doivent être prévues et
organisées pour gêner le moins le service. En cas de litige, le directeur de
l’école saisit la mairie.

FO : (2) Sur la pause
déjeuner possible de 11h à 11H30, vous nous indiquez qu’il s’agit d’une demande
des personnels. Pour nous, d’une part cette demande de pause, légitime du point
de vue de ces salariés, peut très bien se faire sur le temps périscolaire (dont
l’horaire est d’ailleurs plus adapté à une pause repas). D’autre part, il doit
pour nous y avoir au minimum un remplacement prévu si cette pause est décidée.
Qui décide d’ailleurs ?

Mairie : Ce sera le
directeur de CLAE en lien avec le directeur d’école. Pour le remplacement, il
est possible de mobiliser les ATSEM du soir qui arrivent à 11H.

FO : (3) De même pour les
ATSEM du matin qui finissent à 15H. Il s’agit de deux ATSEM de 2 à 6 classes,
de 3 ATSEM pour plus de 6 classes. Comment fonctionne-t-on de 15H à
16H dans ces classes ?

Mairie : Encore une fois,
nous décidons de maintenir une ATSEM jusqu’à 15H. Dans beaucoup de commune, il
n’y en a plus en grande section. Nous pourrons là-aussi proposer un
remplacement par les ATSEM du soir. On peut ainsi combler une classe sur deux
de 2 à 6 classes et 2 classes sur 3 pour plus de 6 classes. Mais là-aussi cela
doit se faire en discussion avec le directeur du CLAE.

FO : (4) Pour les
récupérations et les congés. Il s’agit de 34 jours + 12 jours qu’il est
possible de prendre sur le temps scolaire. Nous sommes très inquiets que la
mairie souhaite privilégier les congés et récupération sur le temps scolaire
pour bénéficier de tous ses effectifs sur le temps extrascolaire. Au minimum,
nous demandons que le remplacement soit systématiquement assuré si un congé est
accepté sur le temps scolaire.

Mairie : La demande
n’équivaut pas toujours à acceptation. Nous n’obligerons pas les agents à
prendre leurs congés sur le temps scolaire si c’est ce que vous voulez dire. La
plupart des demandes va toujours s’effectuer sur le temps extrascolaire. Pour
le remplacement, on utilisera les ATSEM de bassin.

FO : (5) Justement, vous
indiquez que les ATSEM de bassin démarrent le matin à 10H. Nous en déduisons
qu’en cas d’absence, les enseignants se retrouvent systématiquement seuls
jusqu’à 10H. Le temps de 8H30 à 10H, vous le savez, concentre beaucoup
d’activités en maternelle. Cela pose un vrai problème notamment en cas de
remplacement long.

Mairie : Les ATSEM de bassin
n’ont pas vocation à faire des remplacements longs pour lesquels nous recrutons
des agents contractuels. Ce dispositif va améliorer la situation actuelle.

FO : A nouveau, nous sommes
extrêmement sceptiques. Nous pensons que l’ensemble de ces mesures va dégrader
les conditions de travail des enseignants déjà bien mises à mal à Toulouse par
les effectifs qui nous le rappelons sont les plus mauvais de France et par les
locaux sous dimensionnés. Nous prenons acte de vos réponses concernant les
possibilités d’avoir recours aux ATSEM du soir pour tenter de maintenir la
présence effective d’une ATSEM par classe, même si ces réponses sont loin de
nous satisfaire pleinement. 

 

Autres sujets :

Enfants non-inscrits au
CLAE dont les parents sont en retard :

FO : Suite à nos
interventions, vous avez modifié la communication aux parents concernant les
prétendues « 15 minutes de latence ». Cependant, vous continuez
d’indiquer que « les enseignants en maternelle doivent garder les
élèves  jusqu’à l’arrivée des parents ». Ce n’est pas la
réglementation qui ne prévoit pas une « garderie » mais une remise en
main propre, c’est différent. Nous vous demandons d’indiquer clairement aux
parents dont les enfants ne sont pas inscrits au CLAE qu’ils doivent
impérativement être présents à la sortie des classes sans autres formes de
commentaires. D’autre part, vous indiquez également que les parents peuvent
informer le directeur de l’école de leur demande d’inscription au CLAE. Ce
n’est pas de leur ressort.

Mairie : Nous sommes
d’accord avec cela. Nous communiquerons en ce sens.

Demande de dérogation pour
des enfants d’enseignants :

FO : Des enseignants ont
effectué des demandes de dérogation pour leurs enfants afin, le plus souvent,
qu’ils soient scolarisés dans l’école où ils exercent. Certaines de ces
dérogations ont été refusées au prétexte qu’il ne faudrait pas de passe-droit
et qu’un enseignant est un salarié comme les autres. Nous sommes en désaccord.
Les enseignants sont garants du bon fonctionnement de l’école. Il y a une
question d’efficience du service. Quel est l’intérêt à contraindre un
enseignant à des difficultés pratiques d’organisation ? C’est absurde. D’autre
part, nous rappelons qu’il y a une grande différence entre les enseignants et
les autres salariés : un enseignant ne choisit pas ses horaires, il ne
peut pas s’organiser en horaire décalé par rapport à l’école. 

Mairie : Certains ont fait
des recours [appuyés par le snudi FO]. Ils ont tous à ma connaissance
été accordés. S’il y a de vraies difficultés de fonctionnement, validées par
les IEN, alors on l’accorde.

Rythmes scolaires :

FO : Nous avons combattu la
réforme des rythmes scolaires qui est rejetée par l’immense majorité des
enseignants. Nous rejetons le principe de territorialisation, nous en avons
déjà discuté. Nous rejetons également la dégradation des conditions de
travail : amplitude de présence plus importante, fatigue accrue des
élèves, temps institutionnel de réunions (108 heures) repoussé à des horaires
remettant en cause la vie personnelle (entre midi et deux, tard le soir, le
mercredi après-midi).

Nous revendiquons le retour à une
semaine de 4 jours sur tout le territoire national, avec le maintien du cadre
national des congés.

Mairie : Pour ce qui
concerne Toulouse, nous ne changerons rien pour la rentrée. Il n’y a pas assez
de temps.

FO : Nous vous recommandons
vivement de prendre en compte cette aspiration des enseignants à mettre fin à
la semaine Peillon et ses conditions de travail dégradées.

Maire : Il n’y a pas que les
enseignants.

 

 

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