Compte rendu d’Audience 18 mars 2020 avec Monsieur Faisy (intérim de l’IA)

Audience 18 mars 2020 avec Monsieur Faisy (intérim de l’IA)

Situation générale

FO : Alors que les consignes
de confinement ont été très clairement affirmées et se sont encore renforcées,
de nombreux collègues étaient présents dans leur école hier, souvent sur
insistance de leur hiérarchie. Certains directeurs ont encore été convoqués à des
réunions par leur IEN en dépit des recommandations explicites de tous les
acteurs de la santé et de l’Etat de privilégier le distanciel.

Nous demandons que cela s’arrête
et qu’il ne soit plus demandé, à aucun collègue directeur compris, de se
déplacer dans son école en l’absence d’élèves.

Cette consigne doit être affirmée
clairement puisqu’il s’agit d’une consigne nationale de sécurité et de santé publique.

De trop nombreuses demandes de
présence subsistent. Dans certaines circonscriptions, il est demandé aux
directeurs de rencontrer les parents pour leur remettre des documents papiers d’activités
pédagogiques. Ces demandes irresponsables au vu des consignes nationales
doivent s’arrêter instamment ! Dans d’autres, il est demandé aux
directeurs de venir tamponner les
attestations employeur pour les personnels volontaires. Outre que cette
démarche doit pouvoir très certainement s’effectuer à distance, ce n’est en
aucun cas au directeur de la faire.

SG :
Nous devons faire face à une double responsabilité : l’urgence sanitaire
et la continuité pédagogique. Les directeurs ou enseignants peuvent, sur la
base du volontariat, venir communiquer du matériel pédagogique aux parents en
« rupture numérique ».

FO : Nous sommes en
désaccord total. L’urgence est au confinement. C’est ce qui a été décidé par le
gouvernement. Seuls les volontaires pour assurer l’accueil des enfants des
personnels soignants sont autorisés à se déplacer. De même, les parents n’ont
aucune autorisation pour se déplacer sur ce motif. L’urgence est sanitaire. Les
aspects pédagogiques ne peuvent venir que dans un second temps.

SG :
Nous rappellerons aux IEN qu’aucune pression ne doit être exercée et confirmons
la base du strict volontariat.

FO : Les questions de
continuité pédagogique ne constitue pas pour nous la priorité du moment. Nous
demandons néanmoins qu’aucune pression ne soit exercée à l’encontre des
collègues dans une situation où chacun fait ce qu’il peut. Nous rappelons que
réglementairement, toute forme de télétravail repose sur le volontariat et
implique la mise en place d’un matériel spécifique fourni par l’employeur. Ce
n’est évidemment par le cas actuellement. Nous rappelons également que beaucoup
de collègues sont en situation de garde de leurs propres enfants. Enfin, les
collègues qui se sont portés volontaires pour l’accueil des enfants de
soignants dans les écoles doivent être totalement libéré de ces questions. 

SG :
Nous entendons ces demandes.

Concernant le cas
particulier de la garde des enfants des personnels soignants

FO : Il nous a été indiqué
que cela se ferait sur la base du volontariat. Nous demandons là-aussi que cela
soit réaffirmé nettement car au niveau local, de nombreux collègues, les
directeurs en particulier, ont reçu des pressions pour prendre en charge ces
élèves alors qu’ils n’étaient pas volontaires.

Des collègues se sont portés
volontaires ce dont nous ne pouvons que nous féliciter. Le formidable travail
des personnels hospitaliers doit sans conteste être soutenu dans le cadre de
cette crise sanitaire.  Cela relève effectivement d’une solidarité nationale.
Elle ne saurait se restreindre aux seuls enseignants qui ont en charge les élèves
lorsque les écoles sont ouvertes avec la mission d’apprentissage, ce qui
compte-tenu des circonstances n’est plus le cas.

Les préfectures ont mis en place
des plateformes d’appel à volontariat. Pouvez-vous nous indiquer s’il est prévu
que des volontaires soient intégrés aux dispositifs de garderie dans les
écoles ?

SG :
Cette question est en discussion avec la préfecture. Je n’ai pas de réponse
pour l’instant.

FO : Pour tous les collègues
volontaires, qu’est-il prévu pour les prémunir des risques de
contamination ? Il nous apparait totalement indispensable que le matériel nécessaire
soit mis à disposition (gants, gel hydroalcoolique, masques, le tout en
quantité suffisante). Il a été indiqué par des IEN dans certaines
circonscriptions que les collègues n’avaient aucune exigence à avoir sur ce
point. Ce n’est pas entendable !  

SG :
Nous prenons toute la mesure du problème et faisons notre possible pour que le
matériel soit disponible. Nous intervenons en particulier auprès des mairies et
des collectivités territoriales à cet effet.

FO : Certaines mairies
bloquent et indiquent qu’elles réservent ce matériel à leur personnel. Si les
collectivités refusent, c’est à l’Etat via l’Education nationale, l’ARS, la
préfecture de trouver une solution et de fournir ce matériel indispensable.

SG :
Nous entendons la demande.

FO : Quelles mesures seront également
prises pour prémunir les élèves du risque de contamination (ce qui exposerait
également leurs parents) ? Cela pose la question du nombre d’élèves
accueillis, le bon sens face à cette crise sanitaire imposant que le nombre
soit le plus réduit possible, lorsqu’aucune autre solution de garde qui
permette le confinement n’a pu être trouvée. Ce qui pose la question de la
garde au domicile si l’un des deux parents ne fait pas partie des personnels
indispensables. S’il s’agit de l’employeur du conjoint qui bloque, il doit y
avoir une intervention de l’Etat. Il est aussi possible de prendre des congés
pour garde d’enfant. Le nombre d’élèves à accueillir doit être le plus limité
possible. Il doit y avoir un vrai contrôle et une vraie aide de la hiérarchie
sur cette question car toutes ces conditions auront un impact sur le nombre de
collègues volontaires, en particulier si la situation perdure.

SG :
Là-aussi, nous entendons la demande et la comprenons.

FO : Nous demandons que les
médecins de prévention de l’Education nationale effectuent les contrôles et le
suivi médical des personnels qui se sont portés volontaires. Nous demandons que
les médecins scolaires effectuent le contrôle et le suivi médical des élèves
accueillis.

SG :
Nous n’avions pas prévu jusqu’à présent de mobiliser les personnels médicaux
sur cette question.

FO : Il est urgent de le
faire.

Ces conditions d’accueil ne
sauraient s’inscrire dans la durée si la crise sanitaire perdure voire
s’aggrave, ce qui semble probable. Cela nécessite une réflexion plus large sur
le droit des enfants des soignants à ne pas être exposés au virus et à pouvoir
être eux-aussi confinés, le respect des gestes barrières par les enfants entre
eux dans les conditions actuelles d’accueil n’étant pas réaliste. Que disent
les médecins de l’Education nationale et plus largement les médecins qui
conseillent les plus haute autorité de l’Etat de cette modalité d’accueil ?
Nous ne cachons pas notre inquiétude en termes de santé publique.

SG :
Nous suivons les directives de l’ARS (Agence Régionale de Santé) qui a validé
ce dispositif.

FO : Nous allons, avec notre
Union départementale et en lien avec le syndicat FO des personnels hospitaliers,
saisir le préfet sur cette question car nous sommes inquiets pour la santé des
personnels de l’Education nationale dans ces conditions.

FO sera au côté des personnels.
Il contacte régulièrement les écoles et établissements concernés pour avoir un
état des lieux précis.

La décision ayant été prise,
malgré l’opposition de notre organisation, de reporter les CHSCT académique et
départemental, nous souhaitons que ces instances se tiennent, par
vidéoconférence si nécessaire, comme le prévoit la réglementation.

Un nouveau point avec Monsieur Faisy sera effectué demain à
11H.

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