Déclaration FNEC-FP-FO au CTA du 24 novembre 2015

Déclaration FNEC-FP-FO au CTA du 24 novembre 2015
















Madame
la Rectrice,

Mesdames
et Messieurs les membres du CTA,




La confédération
FO profondément choquée et meurtrie par les actes
barbares perpétrée dans la nuit du 13 au 14 décembre
tient à rappeler qu’elle poursuivra son combat de toujours
pour défendre les valeurs républicaines de liberté
d’égalité de fraternité et de laïcité.


Les
fonctionnaires et agents des services publics sont hautement
méritants. Ils se sont mobilisés sur le champ, dans ces
circonstances tragiques et difficiles.
FO tient
à les saluer. Ils ont
garanti la continuité des
missions de service public, permis à la nation de continuer à
fonctionner, assuré la santé, la sauvegarde, la
sécurité et le soutien des citoyens, y compris des
jeunes dans les établissement scolaires.


Que les politiques qui
appliquent une politique aux ordres, au
nom de « la sacro-sainte » rentabilité,
ou de l’austérité, ou de la rigueur budgétaire
ne l’oublient pas. Nous ressentons trop souvent l’ingratitude
de ceux qui stigmatisent et discréditent régulièrement
les fonctionnaires, affaiblissent avec constance le service public
républicain, le contournent
ou
remettent en cause ses principes fondateurs,
son rôle, son essence même.





FO
tient à rappeler son profond attachement à la défense
des droits démocratiques qui recouvre, outre le droit de vote,
de nombreux autres droits institutionnels dont la liberté
syndicale.





FO
ne passe pas sous silence les responsabilités politiques des
gouvernants.


En
effet :

  • Qui
    poursuit
    depuis des décennies l’éclatement de la République en
    une multitude de baronnies?

  • Qui
    a poursuivi la réforme des rythmes scolaires pour
    territorialiser l’école en l’exposant aux
    lobbies politiques locaux ?

  • Qu’en
    est-il de l’unité de la république dite laïque
    avec les lois Debré qui ponctionnent inlassablement 8
    milliards d’euros du budget public de l’Etat pour financer des
    établissements d’enseignement privé (à 95%
    religieux) ? Ce n’est pas une « Charte de la
    laïcité », qui fera disparaître ces
    turpitudes.





A propos d’unité
de la République, nous avons regardé la vidéo
« pédagogique » mise en ligne par
l’académie de Toulouse à propos de la future grande
région . Les bras nous en sont tombés : 
Selon cette vidéo nos voisins
« vont avoir le seum ». Je me permets de
préciser que le mot « seum » vient d’un
mot de la langue arabe signifiant « venin ».
Ainsi en quelques secondes nous découvrons que notre région
sera puissante
au point de
faire fulminer nos départements voisins, la Corse y compris. A
en croire les émoticônes en fond d’écran qui
illustrent ce propos, il semble que ce soit d’envie, de jalousie de
dégoût et visiblement de désespoir.





Si
le ridicule le dispute au pathétique, la vidéo n’en
n’est pas moins révélatrice de l’esprit et de la lettre
de la « réforme » territoriale : il
s’agit d’opposer les territoires entre eux, de démanteler
l’unité de la république, de détricoter les
droits des salariés et des fonctionnaires
selon le
modèle des représentants des employeurs qui opposent
les salariés et exigent la baisse des salaires en France.





Le
gouvernement a décrété l’Etat d’urgence
qu’il a prolongé de 3 mois et en appelle à l’unité
nationale. Il a interdit les rassemblements.


Qu’il
ne compte pas sur force ouvrière pour enterrer les
revendications et les mobilisations pour les faire aboutir.


Pour
FO, l’heure demeure encore et toujours à la mobilisation pour
garantir et renforcer la République une et indivisible dans
tous les actes de la vie pour tous les citoyens en tout temps et en
toute situations.


Pour
FO, l’heure demeure encore et toujours à la mobilisation
pour les droits et statuts des fonctionnaires, exiger l’abandon du
gel du point d’indice et le rétablissement des postes
supprimés.




En
ce qui concerne la réforme des collèges, plus nous
avançons vers la mise en œuvre de cette réforme
plus il apparaît clairement à l’immense majorité
des collègues mais aussi à bon nombre de principaux de
collèges que cette réforme est non seulement nuisible
mais se révèle absolument inapplicable sauf à
aggraver les conditions de travail des personnels et des élèves
dans des proportions que nous n’avons jamais imaginé. Nous
tenons par la présente à vous mettre solennellement en
garde contre les conséquences particulièrement graves
pour la santé des personnels directement touchés par
cette réforme. La mise en œuvre des emplois du temps
s’annonce ainsi quasiment impossible en particulier dans les collèges
dont une partie non négligeable du corps enseignant est
affecté sur plusieurs établissements.

La
revendication, toujours portée par 15 organisations syndicales
aussi bien au niveau national qu’au niveau académique,
d’abrogation de la réforme est donc, dans la situation
actuelle, toujours pleinement d’actualité.

En ce
qui concerne les prétendues « formations »
mises en place pour accompagner la réforme, il est simple de
constater que, là où elles ont eu lieu, elles sont bien
loin de permettre d’emporter une adhésion des collègues,
elles ne font pour l’instant que cristalliser l’opposition à
la réforme.

Force
ouvrière, avec les autres organisations syndicales, vous
rappelle que la formation est un droit pour les collègues et
non une obligation. Le décret Hamon du 20 août 2014 dont
Force ouvrière demande l’abrogation est clair sur cette
question, l’article 2 II précise : « Les
missions liées au service d’enseignement qui comprennent les
travaux de préparation et les recherches personnelles
nécessaires à la réalisation des heures
d’enseignement, l’aide et le suivi du travail personnel des élèves,
leur évaluation, le conseil aux élèves dans le
choix de leur projet d’orientation en collaboration avec les
personnels d’éducation et d’orientation, les relations avec
les parents d’élèves, le travail au sein d’équipes
pédagogiques constituées d’enseignants ayant en charge
les mêmes classes ou groupement d’élèves ou
exerçant dans le même champ disciplinaire. Dans ce
cadre, ils peuvent être appelés à travailler en
équipe pluriprofessionnelle associant les personnels de santé,
sociaux, d’orientation et d’éducation.
 »

A aucun
moment il n’est question de formation obligatoire, bien au contraire
le décret Fonction publique qui régit le droit à
formation à savoir le décret 2007-1470 indique dans ses
articles 7 et 9 que « l’accord écrit de l’agent
est nécessaire » pour « dépasser
ses horaires de service dans la limite de 80 heures par an.»

Il
faut donc bien un accord écrit de l’agent pour lui proposer
une action de formation en dehors de ses heures de service.

Nous
vous demandons donc Mme la Rectrice d’aller jusqu’au bout du
raisonnement. Puisque vous répétez à l’envie
que les collègues seraient volontaires et désireux de
participer aux formations, nous vous demandons d’indiquer clairement
que les collègues ne sont nullement tenus d’y assister et
qu’aucune pression, de quelque nature qu’elle soit ne sera exercée.

Nous
vous demandons aussi, à l’instar du Recteur de l’Académie
de Clermont Ferrand qui, répondant à l’intersyndicale
le 3 novembre précise ceci : « Les
personnels concernés, qui ne souhaiteraient pas prendre part à
la première vague de formation, pourront assurer leurs
enseignements normalement face à leurs élèves 
»
de laisser le libre choix aux enseignants d’assister aux formations
s’ils le souhaitent ou bien d’assurer leurs enseignements devant
leurs élèves si la formation a lieu pendant ce temps
d’enseignement.

En ce
qui concerne les points à l’ordre du jour de ce CTA, la FNEC
FP FO se félicite que le point sur l’offre de formation dans
le muretain soit retiré de l’ordre du jour. FO
continue à contester le transfert des formations pour les
lycées du Muretain.
Ce projet n’apporte aucune
amélioration aux élèves ni aux personnels. Il
est refusé par les personnels, les représentants des
parents d’élèves, et des élèves du
lycée Pierre d’Aragon. Comme nous l’avions indiqué
lors du dernier CTA, il s’agit pour nous d’une
anticipation de la réforme des lycées envisagée
dans le rapport de la mission d’information de l’Assemblée
Nationale sur les liens entre les lycées et l’enseignement
supérieur, remis le 8 juillet. C’est le lycée
unique et le corps unique qui se profilent, guidés par la
volonté de rationaliser au nom de l’austérité.
In fine c’est la destruction programmée des lycées
professionnels au détriment des élèves qui en
ont le plus besoin.

En ce
qui concerne le bilan de rentrée et les effectifs dans les
établissements de l’académie, force est de constater
que la baisse démographique qui concerne le collège n’a
pas véritablement permis d’améliorer la situation. La
catégorie de classes la plus nombreuse a un effectif de 28
élèves quel que soit le niveau considéré,
les classes à 30 élèves représentant 7,2
% du total des classes et il existe des classes à 31, 32 voire
33 élèves. Les conditions d’enseignement sont
rendus d’autant plus difficiles, que dans plus en plus de
classes se trouvent des élèves souffrant de troubles du
langage et cognitifs. L’attention devant être portée
à ces élèves mériterait des effectifs
plus allégés dans de nombreux établissements.

En
lycée général et technologique, le niveau
seconde est proprement sacrifié, sur l’académie 31,8 %
des classes de seconde ont un effectif de 35 élèves, si
l’on considère l’ensemble des classes de seconde qui ont un
effectif de 35 élèves ou plus on arrive au nombre
effrayant de 37,4 % des classes. Cela signifie concrètement
que l’immense majorité des élèves scolarisés
en seconde GT sont dans des classes à 34, 35 élèves
voire plus. Quand on connaît l’hétérogénéité
de plus en plus grande des publics accueillis en seconde GT on
comprend les difficultés de plus importantes que cela provoque
pour les personnels et pour les élèves. Il n’y a
finalement , dans l’académie, que 87 classes qui ont des
effectifs que nous considérons raisonnables en seconde c’est à
dire pas plus de 30 élèves et malheureusement cela ne
représente que 14,3 % des classes de seconde GT de l’académie.
Même si le constat est un peu moins extrême, de
nombreuses premières et terminales restent très
chargées.

En
ce qui concerne les lycées professionnels, la FNEC FP FO
demande l’ouverture de sections de CAP en formation initiale dans
l’enseignement public, pour les nombreuses formations ou le taux de
pression est important. De plus, nous constatons dans les documents
proposés pour ce CTA que les sections transférées
au cours des années précédentes accusent une
baisse importante du taux de pression. Comme nous l’avons déjà
déclaré lors des précédents CTA, nous
tenons à rappeler que les élèves de lycée
professionnel ne sont pas mobiles même à l’échelle
d’une ville, il est nécessaire que les formations soient
offertes là où se trouvent les élèves, à
moins que l’objectif inavoué soit la disparition de ses
sections et à terme celle des lycées professionnels.



Madame
la Rectrice derrière les discours et les effets d’annonce sur
la création d’emplois d’enseignants, il y a donc la réalité
du terrain car nous savons qu’une partie des postes budgétés
ne sont pas consommés. Non seulement la situation ne
s’améliore pas mais elle poursuit sa détérioration
sur l’autel de la politique d’austérité. Les chiffres
publiés par l’INSEE sont d’ailleurs sans appel, en 2010 il y
avait 804 043 enseignants dans l’enseignement public, il n’en reste
en 2015 que 788 281 alors que les effectifs élève ont
augmenté. La revendication que la FNEC FP FO porte avec la
confédération Force Ouvrière de création
des postes nécessaires et d’abandon de la politique
d’austérité est plus que jamais à l’ordre du
jour.





Je
vous remercie de votre attention.





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