Déclaration FO CDEN 12 juin 2013

Monsieur le Directeur académique,
Mesdames et Messieurs les membres du CTSD,

Ce CDEN va examiner le projet de fermeture ouverture présenté par M. le Directeur académique lors du CTSD de vendredi dernier. Ce projet, n’a reçu aucune voix des organisations syndicales d’enseignants, FO, le snuipp FSU et le sgen CFDT ayant voté contre.

Il n’a reçu aucune voix car il prépare objectivement la rentrée la plus difficile que nous ayons eu à connaître depuis des dizaines d’années.
A l’occasion de son décès, la mémoire de Pierre Maurois s’est rappelée à nous. Alors 1er ministre, dans son discours au Bourget le 9 mai 1982, devant une foule de 300 000 laïques, il déclarait à 3 reprises :

“il y a et il pourra y avoir plusieurs école dans la république, mais il ne peut y avoir qu’une école de la république”.

Au congrès de l’Association Générale des Instituteurs d’Ecoles Maternelles rebaptisée aujourd’hui AGEEM, M. Mauroy annonçait qu’il y aurait « 25 élèves par classe en maternelle ».

Trente ans plus tard la feuille de route du gouvernement nous conduit dans une direction diamétralement opposée !

La loi de refondation de l’école organise l’école des territoires contre l’école de la république ; dans les écoles maternelles comme dans les écoles élémentaires, le taux d’encadrement augmente et l’accueil des 2 ans est passé de 35% à 11 %.

Les conditions d’accueil des élèves se dégradent. Avec la suppression des postes de RASED et la limitation régulière des soins et de l’enseignement adapté la prise en charge des élèves en difficultés s’amenuise. La charge de travail des enseignants s’alourdit du fait de la complexification des tâches, des exigences « paperassières » sans cesse surajoutées. Cette situation ne peut perdurer sans cesse.

Nous le répétons, le gouvernement doit répondre aux revendications des personnels, le décret sur les rythmes scolaire doit être retiré et la loi dite de refondation de l’école abandonnée.

M. le directeur académique,

J’en viens à la dotation du 1er degré :

Tout d’abord, nous observons que vous avez aggravé les seuils d’ouverture traditionnels au-dessus des 27 en élémentaire et de 32 en maternelle et les tous petits ne sont pas comptabilisés, même lorsqu’ils sont accueillis. Vous avez aussi remonté le seuil de blocage.

Cette situation est le produit de deux éléments : le premier lié à l’insuffisance des postes, le deuxième à votre refus d’utiliser largement la dotation de poste attribuée par le recteur et le ministère.

Sur le 1er point, nous savons que pour faire face à la hausse prévue de 2000 à 3000 élèves supplémentaires en 2013, il faudrait plus de 130 postes. Nous en avons seulement 102. Pour 2012, vous aviez annoncé 1100 élèves supplémentaires, vous en avez compté 1900 à la rentrée.

Rien n’a été prévu pour compenser cette bévue 2012 et les 29 postes fermés.

Si l’on continue l’analyse, une règle de trois montre qu’il faudrait créer 377 postes pour revenir au taux d’encadrement de 2008. Par rapport à 2008, chaque enseignant accueille plus d’un élève supplémentaire dans la classe.

Il faudrait aussi créer des postes de remplaçants pour compenser la hausse démographique de + de 4000 élèves en deux ans. Une absence de remplacement, ce sont des élèves dispersés dans les autres classes.

Il arrive parfois qu’il n’y ait plus assez de places assises pour accueillir les élèves des collègues absents. L’école est un lieu d’instruction. Quand un enseignant n’est pas remplacé, c’est l’Etat qui n’assure plus sa mission de service public.

Les psychologues scolaires revendiquent la création à minima de 5 postes supplémentaires. Nous demandons le rétablissement des postes de Rased avec les maîtres G et E.

Le statut et les acquis de l’école du 1er degré sont en recul : parmi les postes crées, en nombre insuffisant comme je l’ai indiqué, 3000 postes sont réservés à 9000 étudiants contractuels, nommés sur des emplois à tiers temps, payé 1 fois et demi le Revenu de Solidarité Active, en lieu et place de personnels sous statut. Il est aussi probable que vous ayez des difficultés à recruter ces jeunes vu les conditions de travail proposées.

Cette année encore, les mesures ne répondent en rien aux urgences qui sont l’abaissement des effectifs, les décharges de direction, les remplacements, le rétablissement des RASED, l’enseignement spécialisé, la défense du statut de fonctionnaire de l’Etat, la pérennisation sous statut des personnels EVS.

M. le Directeur académique,

Je reviens sur le deuxième point que j’évoquais tout à l’heure : comme pour vos services, la rentrée scolaire dans les écoles se prépare à l’avance, le mois de février étant le mieux puisque les enseignants peuvent être nommés à titre définitif.

C’est un gage de qualité pour les élèves et les enseignants. Vous faîtes un choix opposé et nous ne l’acceptons pas.

Le bilan de la première phase de la carte scolaire de février et celle entamée de la 2eme phase propose 91 ouvertures, 30 fermetures et 29 blocages. Dans les faits, vous utilisez simplement un différentiel de 32 postes sur les 102 attribués.

Cela veut dire que si les choses en restaient là à l’issue de ce CDEN, 70 écoles au moins verront leur structure bouleversée après la rentrée, les élèves changé de classes, de jeunes maîtres nommés en catastrophe, sans préparation préalable. Pour nous ce n’est pas admissible. Nous estimons que vous devez proposer aujourd’hui une inversion de la tendance et répondre à l’attente des personnels en utilisant largement et dès aujourd’hui les 102 postes attribués au département.

A la rentrée des postes supplémentaires seront nécessaires afin de faire face aux derniers ajustements ; FO les demande. Au même titre que nous nous y employons, nous souhaitons que vous œuvriez à modifier de manière significative les moyens accordés à la Haute-Garonne.

Cette carte scolaire n’est pas jouable dans ces conditions. Nous exigeons, avec les personnels, des moyens pour faire face à la rentrée 2013 et nous attendons que dès aujourd’hui vous répondiez positivement aux demandes d’ouvertures, aux demandes d’annulations de fermetures et de blocages.