Déclaration FO CTSD 17 février 2016

Déclaration FNEC-FP FO au CTSD du 17 février 2016

Monsieur l’Inspecteur d’Académie, Mesdames et Messieurs les
membres du CTSD,

Les mouvements de grève se multiplient.

Les fonctionnaires étaient en grève le 26 janvier pour la défense
des statuts, des salaires, du  service public. Les personnels des EREA engagent
une grève et font signer déjà à plus d’un millier la pétition intersyndicale
pour le maintien des 14 postes de professeurs des écoles en internat. Les
grèves du 5 février et du 16 janvier surgissent des conditions dégradées de
travail. Nous voulons : un enseignant absent = un enseignant remplacé.

Les personnels à l’appel de leurs syndicats, les parents, les élus
se rassembleront cet après-midi pour revendiquer l’ouverture des postes
indispensables afin que leurs conditions de travail et celle de leurs élèves
cessent de se dégrader. Nous demandons qu’une délégation soit reçue.

L’école en Haute-Garonne, comme partout ailleurs, est victime de
la politique d’austérité nationale. Sur le plan national, en 8 ans on compte +
103000 élèves supplémentaires et 1700 postes en moins.  De plus,  le journal le
Monde démontre qu’en réalité de nombreuses créations de poste ne sont pas
consommées. Ainsi en 2014, 25 % des dites créations n’ont pas été réalisées.

Des
politiques destructrices des droits des personnels et
des droits à l’instruction garantis à chaque élève se succèdent. Toutes
apportent leur lot de démantèlement et de mise en œuvre de la rigueur
budgétaire. Toutes pourraient être citées :

– La loi de 2005 dite « sur le handicap », prolongée par la loi de
refondation sont destinées dans leur réalité à fermer des établissements et des
postes d’enseignants spécialisés ;

– La réforme Darcos qui fut le coup politique et l’affichage
médiatique habilement utilisé pour démanteler et fermer les postes Rased ;

– La réforme sur les rythmes scolaires qui aggrave
considérablement les conditions de travail des maîtres et des élèves, qui
structure juridiquement la territorialisation de l’école et place ses maîtres
sous l’autorité conjointe des collectivités territoriales et de l’État ;

– La réforme territoriale qui, dans la même veine, engage l’école
vers la constitution d’Agences régionales de l’éducation, ces agences qui dans
le domaine de la santé ferment des milliers de lits d’hôpitaux ;

– réforme des lycées dont les personnels dénoncent la nocivité de
plusieurs mesures ;

– La réforme des collèges rejetée massivement par les enseignants
et leurs syndicats, mais aussi par les citoyens de notre pays ;

La casse des statuts particuliers des enseignants, casse destinée
à imposer flexibilité et instabilité à outrance. Cette flexibilité, cette casse
des statuts, le rapport Caraglio-Leloup envisage, entre autres, de l’étendre à
d’autres catégories de personnels.

 

Le gouvernement tente de justifier ses réformes sous prétexte de
réussite scolaire. Balivernes que cela. Les reformes ne font qu’aggraver les
difficultés et accompagner l’austerité.

Cette course au démantèlement a tout de même des conséquences
gravissimes. Ainsi dans l’académie, si en 2006 près de 7000 maîtres n’ont
jamais été placés en arrêt maladie, ils ne sont plus que 2980 en 2014. Dans une
telle situation, n’importe quel employeur, y compris France Télécom, se
poserait des questions sur les raisons de cette hécatombe. Visiblement dans
l’éducation nationale la soumission aux objectifs politiques prend le pas sur
la santé des personnels !

Ces attaques contre l’école de la république doivent cesser. Ce
qu’il faut à l’école, la première des priorités, ce sont des postes et de la
stabilité.

Les enseignants en ont assez et les grèves se multiplient : ils
veulent défendre leur statut et le droit des élèves. Ils veulent une école de
la république qui assure l’égalité des droits des maîtres et donc des élèves.
Ils veulent pouvoir travailler sereinement. Ils veulent la réussite de leurs
élèves.

Concernant l’ordre du jour de ce CTSD, FO revendique et réaffirme
qu’il faut :

·      
Ouvrir les classes et arrêter de les bourrer à 32 en maternelle et
27 et plus en élémentaire. Pas une classe à plus de 25 élèves et 20 en REP.

·      
Créer les postes de titulaires remplaçants nécessaires pour
garantir le remplacement effectif des enseignants tout au long de l’année !

·      
Rétablir des postes de Rased : les Gapp, auxquels ont succédé les
Rased, étaient prévus pour 1000 élèves maximum par la circulaire de 1970.

·      
Aucune Ulis à plus de 12 élèves.

·      
Défendre et protéger les structures spécialisées, notamment les EREA
qui demandent le maintien de tous les postes d’enseignants éducateurs
d’internat.

·      
Maintenir et ouvrir les classes pour les élèves non francophones.

·      
Garantir le droit des élèves les plus fragiles, en particulier
ceux en situation de handicap, à l’enseignement adapté.

·      
Prendre en compte dans les effectifs des élèves de moins de 3 ans
lorsqu’ils  sont accueillis.

·      
Rétablir la formation continue et garantir le remboursement des
frais de mission.

·      
Renforcer les décharges de direction partout où c’est nécessaire.

En 2000, les syndicats unis manifestaient et revendiquaient 1000
postes pour la Haute-Garonne. Depuis, la dégradation s’est accentuée. Avec 190
postes, 2235 élèves en prévisionnel et plus de 15 ans de dégradation, on est
loin, très loin du compte !

Sur le plan de la gestion départementale, nous avons aussi un
problème : en arrivant dans le département vous annonciez que 70% des dotations
seraient consommées lors de la première phase de la carte scolaire et que vous
ne fermeriez pas en septembre. Vous envisagiez même de ne faire que la phase de
février- mars puis celle de septembre. Même si nous estimions que les postes
devaient être attribués avant le mouvement, à FO nous considérions que cette
gestion était un progrès pour les maîtres, les écoles et les élèves par rapport
à votre prédécesseur qui ouvrait seulement 40% des postes avant le mouvement.

Un an après, le projet que vous présentez est pour le moins
surprenant. Le bilan détaillé montre :

– 66 ouvertures, 21 fermetures, 15 blocages soit + 30 classes :
une classe par tranche de 75 élèves,

– 15,5 postes spécialisés,

– 25 Titulaires remplaçants,

– 3 conseillers pédagogiques dont 2 pour la nouvelle
circonscription,

– 10,5 postes « dispositif plus de maîtres que de classes ».

Ainsi,  pour les classes, le différentiel et de seulement + 30,
soit 16 % des postes annoncés et une ouverture de classe par tranche de 75
élèves. Concernant le total des ouvertures, le différentiel est de + 84 postes
soit moins de 45% des dotations annoncées.

Ainsi l’essentiel des dotations déjà bien trop faible sera
attribué après les affectations à titre définitif.

Que sont devenues vos déclarations d’intention de 2014 2015 ?

Pour FO,  cet abandon n’est pas acceptable et il est impossible :
les postes c’est maintenant, avant le mouvement que nous les voulons. Les
personnels doivent être affectés dans les écoles à titre définitif. Les classes
c’est maintenant que les enseignants les veulent afin de préparer la rentrée.

Nous défendrons donc au cours de ce CTSD les dossiers que nous ont
confiés les collègues et nous attendons une inflexion significative de votre
projet.

Enfin concernant la situation critique du remplacement, nous
proposerons un avis demandant que vous preniez des mesures d’urgence pour
palier à cette carence.

 

 

 

Avis proposé au CTSD du
17 février

 

Notre département connait une
situation critique concernant le remplacement des enseignants du premier degré.
Cette situation qui ne peut que perdurer ne permet plus aux équipes d’exercer
leur travail dans des conditions normales. Ce non remplacement met en danger
les élèves et les enseignants. Les équipes sont en souffrance.

En conséquence, les élus au
CTSD vous demandent, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, de prendre les mesures
d’urgence qui s’imposent et de procéder à l’intégration immédiate d’enseignants
titulaires soit par le biais d’INEAT, soit en ayant recours à la liste
complémentaire du concours.