Déclaration FO au CDEN du 5 septembre 2014









Monsieur
l’Inspecteur d’académie,

Mesdames
et Messieurs les membres du CDEN,



La
rentée 2014 se caractérise par un mécontentement
profond, des inquiétudes et un rejet massif des mesures
gouvernementales, qu’elles soient sur les salaires, sur les chômeurs,
sur l’austérité appliquée aux salariés
pendant que 30 milliards de dividendes ont été versés
aux actionnaires et que des cadeaux somptuaires sont reversés
aux patrons à coup de Crédits d’impôts pour la
Compétitivité et l’emploi (CICE), d’allègement
des cotisations sociales, de cadeaux fiscaux, et de pacte de
responsabilité.

Autoritarisme
social et libéralisme économique tels sont les ressorts
de ce gouvernement qui restitue tous les poncifs du libéralisme
économique.

La
rigueur aux services public et aux salariés est érigée
en principe. Il en est ainsi pour l’école au travers de la
réforme des rythmes scolaires qui sous le rideau de fumée
des prétendus rythmes chrono-biologiques de l’enfant vise
uniquement à territorialiser l’école. Cette réforme
aggrave les conditions d’enseignement des élèves,
augmente leur fatigue, est coûteuse en postes, est coûteuses
pour les mairies. Au passage elle remet en cause les droits et
statuts des enseignants. Ainsi M. Hamon ex-ministre vient de publier
un décret qui permet d’imposer aux enseignants titulaires
remplaçants d’effectuer jusqu’à 27 heures
d’enseignement par semaine alors que les obligations pour tous
les autres sont de 24 heures.

FO le répète,
cette réforme sur les rythmes scolaires doit être
abandonnée.

Sur la
question de la préparation de la carte scolaire, FO tient à
réaffirmer son profond désaccord sur le traitement de
la carte scolaire et demande un changement de méthode.

En
effet cette année sur 148 dotations, le différentiel
ouverture-fermeture de classes lors de la phase de carte scolaire
d’avril était de + 50 classes. C’est un chiffre ridiculement
bas qui a des conséquences importantes. En effet, seules les
classes ouvertes en avril permettent l’affectation d’un enseignant à
titre définitif dans son école. Les ouvertures plus
tardives imposent l’affectation d’ un enseignant pour une seule
année.

A
l’inverse, en attribuant l’essentiel des moyens pendant la 1ère
phase de la carte scolaire et avant les affectations, les enseignants
sont nommés à titre définitif sur leur école.
Nous éviterions la valse des enseignants qui sont obligés
de changer de poste chaque année, les équipes seraient
stabilisées et les enseignants affectés pourraient
préparer leur rentrée scolaire dès le mois de
juin. Il en va de l’intérêt des élèves,
il en va de l’intérêt des écoles et de
leurs maîtres.

Aussi, FO réitère
sa demande de rétablissement d’une seule phase principale de
carte scolaire placée avant les mutation des enseignants,
phase au cours de laquelle les dotations sont injectés très
majoritairement. La phase de septembre doit servir à un
ajustement là où les hausses prévisionnelles
d’effectifs ont été insuffisamment anticipées.

Sur les moyens, la
dotation nationale annoncée est de 2355 postes. En réalité
moins d’un millier est destiné à ouvrir des classes
alors que nous attendons 36 000 élèves supplémentaires.
Cela représente 1 classe ouverte pour près de 37
élèves. L’affectation des autres postes est notamment
prévue pour mettre en œuvre les dispositifs
territorialisés « plus de maîtres que de classes
», la « scolarisation des moins de 3 ans »
(ruinée en son temps par la loi Jospin qui ne prenait plus en
compte les enfants de moins de 3 ans) et la pondération
horaire des REP+.

Pour ce qui concerne
notre département, le taux d’encadrement ne cesse de se
dégrader depuis plus de 10 ans. Il fait partie des plus
mauvais de l’ensemble du territoire. Le simple rétablissement
du taux de 2004 imposerait la création de plus de 400 postes.
La dotation de 148 postes est ainsi très largement
insuffisante.

Pourtant, à ce
jour, le bilan des 2 phases de carte scolaire précédentes
fait apparaître un différentiel de + 76 classes
ordinaires ouvertes. Le projet que nous examinons prévoit 24
ouvertures et 13 fermetures. Au total à ce jour 87 classes
ordinaires seraient ouvertes sur l’ensemble des 3 phases de carte
scolaire pour 2700 élèves supplémentaires
annoncés, soit une classe ouverte par tranche de 31élèves.

A vouloir appliquer
une politique de territorialisation de l’école majoritairement
rejetée par les personnels, les dotations (pourtant
notoirement trop faibles) ne sont même pas toutes utilisées
à ouvrir les classes nécessaires et pourvoir le déficit
en remplaçants.

Le Snudi FO, pour sa
part, n’accepte pas cette politique qui conduit en réalité
à la dégradation des conditions de travail des élèves
et de leurs maîtres. Cette diminution de moyens dans nos écoles
n’est plus tolérable. Tout le monde le sait, l’amélioration
des résultats scolaires de nos élèves passe par
la baisse des effectifs par classe. Le reste n’est que de la poudre
aux yeux. Ce qu’exigent les enseignants, c’est que les
effectifs par classe soient diminués, que les postes
spécialisés soient créés et ceux qui ont
été supprimés restitués, les RASED
rétablis, les orientation en SEGPA assurées, les CLIS
et les CLIN pour les non francophones ouvertes, les postes de
titulaire remplaçant abondés, les enfants de deux ans
accueillis comptabilisés dans les effectifs. Avec les
collègues, nous revendiquons des postes aux fonctions
statutaires clairement définis dans un cadre national, et non
des postes à profil du type « maîtres + » ou
« modulateurs en REP + » ou autres dispositifs imposés
pour mettre en œuvre la réforme de « refondation
de l’école ».

FO
reste déterminé, indépendant et au service de la
défense des droits des salariés et du service public
républicain.