Déclaration FO au CHSCTSD du 9 juillet 2014

         M.
l’Inspecteur d’Académie, M. le secrétaire Général, Mesdames et Messieurs les
membres du CHSCTSD.

Ce CHSCT se
tient alors que, refusant de s’associer à une politique qui tourne le dos aux
intérêts des salariés, FO, comme d’autres organisations syndicales, a décidé de
ne pas participer à la conférence sociale organisée par le gouvernement.  FO
s’est opposé au pacte de responsabilité, qui, avec ces 50 milliards d’euros
d’économie, est incompatible avec la défense des revendications, et notamment de
la sécurité sociale et du dégel du point d’indice des fonctionnaires.

L’Education Nationale est en deuil, suite à l’assassinat d’une enseignante dans
sa classe, devant ses élèves, par une mère d’élève déséquilibrée.

         Certes,
des événements aussi dramatiques ne se produisent pas fréquemment, fort
heureusement. Néanmoins, comme l’a écrit une collègue de la victime dans une
lettre adressée au ministre de l’éducation Nationale ainsi qu’à la rectrice de
l’académie de Toulouse, nous nous posons de nombreuses questions, et notamment :

Comment a-t-on
pu laisser les violences de toutes sortes faites aux enseignants s’installer au
sein même de nos écoles ?        
Qui a rendu possible les insultes, les menaces ou même les bousculades
supportées par les enseignants au détour d’un couloir ?            
Les agressions d’enseignants deviennent monnaie courante tandis que leur
remontée au sein de notre hiérarchie demeurent quant à elles souvent sans
suite.            
A partir de quand les pouvoirs publics vont-ils enfin se décider à prendre leurs
responsabilités ?

         Ajoutons
que le CHSCT ministériel se réunit demain jeudi 10 juillet ; FO a demandé
l’inscription à son ordre du jour de la question du drame d’Albi et demandera
une enquête du CHSCT.              

Un des points
principaux de l’ordre du jour de ce CHSCT pour lequel nous sommes réunis
concerne également les conditions de travail des enseignants dans lesquelles
les collègues de Jules Julien exercent tant bien que mal leur métier. Ce sont
ces mêmes conditions de travail qui ont été l’élément déclencheur du suicide
d’une collègue de l’école.         

Compte-tenu du
rôle préventif que doit avoir le CHSCT et faisant suite à la saisine de cette
instance par les enseignants de l’école élémentaire Bonhoure, dont une
enseignante a été rouée de coups par un élève, nous faisons suivre aujourd’hui
le contenu du registre Hygiène et Sécurité rempli par les collègues de cette
école. Là encore, comme lors de l’enquête sur Jules Julien, nous observons des
dysfonctionnements quant à l’absence de prise en charge d’élèves dont les
troubles du comportement empêchent que leur scolarisation se passe dans de
bonnes conditions. En effet, à propos de l’élève ayant roué de coups
l’enseignante de Bonhoure, il a été notifié pour lui un placement en SESSAD
ITEP depuis un an, notification toujours non suivie des faits « par défaut
de place ». Cette situation a pourtant fait l’objet de nombreuses équipes
éducatives depuis 3 ans.

Ces carences de l’institution ont eu des
conséquences psychiques sérieuses sur la collègue qui a eu cet élève en charge
conduisant son médecin à la placer en congé maladie jusqu’à la fin de l’année.
La collègue a par ailleurs demandé une délégation de poste. FO demande que la
totalité de l’arrêt maladie relève de l’accident de service et non sa seule
moitié comme cela a été stipulé.

Les « crises » de l’élève se
sont reproduites dans les semaines qui ont suivi le départ de la collègue,
nécessitant la mobilisation des enseignants pour contenir l’enfant. Au-delà de
l’aspect traumatisant pour les personnels, la problématique de la
responsabilité juridique des enseignants se pose sur deux points à minima : la
surveillance et la protection des autres élèves, la maîtrise physique de
l’élève en cas de crise. L’administration doit apporter une réponse
institutionnelle à ces problématiques et assurer les enseignants de sa
protection et de son appui.

         A
propos du fonctionnement de cette instance, nous nous permettrons une
remarque : mis à part le procès-verbal du CHSCTSD du 16 mai dernier qui a
été porté à notre connaissance  et sur lequel nous pourrons donc nous
prononcer, aucun autre PV ne nous a été communiqué, en particulier ceux mentionnés
dans la proposition d’ordre du jour pour la  séance d’aujourd’hui, à savoir
celui du 12 novembre 2013 et celui de février 2014.

Par ailleurs,
nous regrettons que ce CHSCT, d’une importance capitale par rapport au drame de
Jules Julien, ait été reporté à 3 reprises : initialement prévu le 1er
juin, il a finalement lieu le 9 juillet pendant les congés d’été.

Tout ceci est
préoccupant et nous nous interrogeons sur l’importance accordée à cette
instance par l’administration.

 

Merci de votre
attention.

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