Déclaration de la FNEC-FP FO 31 au CDEN du 21 février 2018

Déclaration FO CDEN du 21 février 2018

 

Madame l’Inspectrice d’Académie, Monsieur le Président du Conseil
départemental, Mesdames et Messieurs les membres du CDEN,

Madame l’Inspectrice d’Académie, nous vous confirmons nos vœux de
bienvenue dans votre nouveau département.

En préambule, nous rappelons que FO n’admet pas la politique du
gouvernement qui intensifie son offensive visant à soumettre tous les salariés
à l’austérité, à la logique d’inversion de la hiérarchie des normes, à la
destruction des garanties collectives.

 

A la rentrée 2018, 80 % des communes françaises
reviendront au régime des 4 jours sur 36 semaines. Cette organisation est
plébiscitée par l’immense majorité des enseignants et des parents. La coupure
du mercredi a toujours été bénéfique aux élèves et elle le reste. FO revendique
que ce calendrier scolaire redevienne la norme. Notre conception d’égalité
républicaine du service public et de l’école au service des élèves, le souci
que leurs droits soient garantis avec des programmes nationaux, l’assurance de
préserver notre statut national, nos missions, la liberté pédagogique et
l’indépendance professionnelle, sont ce qui guide nos revendications. Ce n’est
faire offense à personne que de réaffirmer que notre employeur est le ministre
de l’Éducation nationale : il lui appartient de fixer notre calendrier de
travail annuel et national, tout comme celui des élèves. Aussi, FO n’a pas voté
les décrets Blanquer, Hamon et Peillon. FO n’a pas voté pour le mélange du scolaire
et de ce qui ne l’est pas et la confusion des missions entre les uns et des
autres. FO s’oppose à territorialisation de l’école.

 

Le
ministre de l’Éducation nationale s’attaque au bac et instaure la sélection à
l’université. Dans la formation professionnelle, il cherche à remplacer les
qualifications reconnues dans les conventions
collectives par des « blocs de
compétences ». Il cherche à mêler « apprentissage » et
« formation sous statut scolaire » au détriment de la formation
initiale de l’Éducation nationale.

 

Bien
que le ministère annonce 3881 postes pour le 1er degré, en réalité
aucun emploi budgétaire n’est crée pour l’Education nationale alors que les
besoins sont énormes. Sur ces 3881 postes,
les
3100 postes attribués au dispositif dit « 100 % réussite »
induiront de nouvelles surcharges dans les autres classes, de nouvelles
fermetures, la poursuite d’une politique de démantèlement de l’enseignement
spécialisé (RASED et structures) et accentueront encore le manque cruel de
remplaçants.

 

Pour les écoles REP et REP+, le dédoublement est imposé au
détriment des autres niveaux dont les effectifs excéderont un nombre acceptable
pour accomplir
nos missions au mieux et
elles perdent les PDMQDC. Dans les REP de Jacquier, Daste et Bourliaguet, la
mesure Blanquer aboutit purement et simplement à la suppression d’un poste
d’enseignant avec le dédoublement imposé sans ouverture et le PDMQDC supprimé.
Il en est de même, pour les REP+ Lalande et Faucher 2 dont le dédoublement est
imposé sans ouverture.

Quand aux écoles hors REP et REP+, la mesure Blanquer
aboutit à une augmentation des effectifs et une aggravation des conditions de
travail.

Enfin le dispositif dit « 100 % de
réussite » est un dispositif de déréglementation :

          
Ce « slogan » fait peser
sur les épaules des enseignants une responsabilité intenable ; les
professionnels savent parfaitement que la mise en œuvre d’un enseignement
adapté avec des professionnels qualifiés est parfois nécessaire.

          
Avec les problèmes de locaux, les
enseignants pourront se voir imposer de la co-intervention forcée, ou subiront
des conditions de travail indignes avec des bricolages de type cloisons pour
séparer une salle en deux, « classes en préfabriqué », etc.

          
Sur simple annonce de presse,
M. Blanquer remet en cause l’art 2 du décret de 89, qui stipule que
c’est le directeur, après avis du conseil des maîtres, qui répartit les classes
et les élèves. Ce décret est somme toute logique : ce sont les enseignants
qui enseignent dans les classes et pas les ministres.

          
La communication est une chose, la
réalité en est une autre ! FO demande le respect du décret de 89, FO
demande le respect du principe un enseignant, une classe, une salle de classe.
FO n’accepte pas la déréglementation.

 

La dotation et la politique ministérielles de 89
postes seulement pour l’académie c’est :

·           
les départements de l’académie
dépecés pour attribuer 130 postes en Haute-Garonne ;

·           
des dédoublements en REP et REP+
qui bloqueraient 48 postes ; seuls 82 postes resteraient disponibles pour
les ouvertures de classes nécessaires et les postes de remplaçants en nombre
suffisant ;

·          
une cinquantaine de maternelles à
30 et plus de moyenne par classe ;

·          
de nouvelles fusions et fermeture pour les
écoles rurales du département ;

·          
des écoles sans remplaçant ;

·           
des postes et classes spécialisés
insuffisants ;

·           
des fusions d’écoles maternelles
et élémentaires qui imposent la multiplication des GS-CP contre les
ouvertures ;

·           
des écoles entières en souffrance
à cause des effectifs surchargés avec d’énormes problématiques de difficulté
scolaire.

 

En contradiction totale avec l’article 3 de la
loi 83-634 du 13 juillet 1983, le ministre recrute des contractuels
sous-payés en lieu et place de fonctionnaires et aux dépens des élèves et de
ces personnels.

Nous voulons des classes attribuées à des fonctionnaires,
pas des injonctions et des enseignants précaires et payés au rabais !

 

Sur le plan de la gestion départementale, nous
enregistrons à l’issue du CTSD 42 ouvertures de classes (hors dédoublements et
transferts de postes) pour 52 fermetures et blocages, 20 ouvertures de postes
divers pour 19 fermetures. On compte donc un différentiel de moins 9 postes.
Nous demandons l’utilisation de la dotation dès la première phase afin que les
postes apparaissent au mouvement et puissent être attribués à titre définitif.

Nous demandons l’annulation de la fusion des
remplaçants : en ne respectant pas les spécificités des différents types
de remplacement et en menaçant l’existence des remplacements courts, cette
proposition détériorera inévitablement les conditions de travail des collègues,
remplaçants ou non. Il est urgent de créer des postes si l’on veut améliorer la
situation du remplacement !

 

Alors que les dégâts de l’inclusion scolaire systématique ne font
que s’accroître, alors que les structures spécialisées (SEGPA, EREA, ITEP,
IME…) sont toujours plus menacées, n
ous
prenons acte de l’ouverture de 9 ULIS et d’un poste en ITEP. Mais face à
l’augmentation du nombre d’ULIS et du nombre d’élèves accueillis par ULIS, FO
rappelle qu’elles n’ont pas vocation à accueillir les élèves dont la MDPH
notifie qu’ils doivent être scolarisés en établissement spécialisé. Leur droit
aux soins et au type de scolarisation dont ils ont besoin doit être respecté.

 

Concernant les conditions de travail au lycée
Gallieni, la FNEC-FP FO rappelle qu’elle appuie les revendications des
personnels qui veulent enseigner dans des conditions normales. La FNEC rappelle
qu’elle s’oppose à la mise à pied du chef d’établissement. Elle rappelle que
les autorités rectorales ont périodiquement remis en cause les décisions des
personnels qui visaient à assurer à la fois leur mission et un fonctionnement
normal de l’établissement.

 

Les enseignants étaient en grève le 13 février. Ils se
sont rassemblés devant la préfecture, car ils n’acceptent plus les dégradations
continuelles de leurs conditions de travail. Ils exigent
avec leurs syndicats :

allègement
des effectifs dans toutes les classes ;

création
des postes de remplaçants en nombre suffisant ; pas de fusion des
remplaçants ;

ouverture
et réouverture des postes et structures spécialisées et des postes de
RASED ;

recrutement
d’enseignants sur la liste complémentaire ;

►non au dispositif BLANQUER « 100 %
réussite » : les postes créés, même en nombre insuffisant, doivent
servir à satisfaire les besoins des écoles ;

►ouverture de postes au concours à hauteur des
besoins réels du terrain ;

►baisse des effectifs en REP pour atteindre le
niveau des REP+ ;

►respect de la spécificité des
maternelles ; pas de fusion maternelle-élémentaire.

 

A nouveau le 22 mars ils seront en grève avec les
agents de la fonction publique et des salariés du secteur privé. Les
revendications doivent être satisfaites.

Documents joints