Déclaration de la FNEC-FP FO 31 au CDEN du 4 juin 2018

Madame
l’Inspectrice d’Académie, Monsieur le Président du Conseil départemental, Mesdames
et Messieurs les membres du CDEN,

 

Nous pouvons
affirmer que c’est la première fois qu’un gouvernement concentre autant de
décisions négatives contre les personnels et leurs statuts en un temps record.

La 1ère salve
en 2017 :

  • Gel du
    point d’indice pour l’année 2018 ;
  • Rétablissement
    du jour de carence ;
  • Hausse de
    la CSG partiellement compensée et non pérennisée ;
  • Coupes
    budgétaires ;
  • Suppression
    de 120 000 postes.

La 2ème salve
en février 2018 : Action publique 2022

  • Recours
    massif aux contractuels ;
  • Rémunération
    au mérite contraire au principe de carrière ;
  • Plans de
    départs volontaires concernant les agents dont le poste serait supprimé
    suite à restructuration 
  • Remise en
    cause des instances paritaires (CAP, CT, CHSCT) dans le même esprit que la
    loi Travail ;
  • Confirmation
    et amplification des baisses budgétaires dans les trois versants de la
    Fonction publique (d’Etat, territoriale et hospitalière).

 

M. Macron dit
qu’il « écoute tout le monde ». Pas si sûr ! Ce qui est sûr en
tout cas, c’est qu’il poursuit avec obstination la destruction des grandes
conquêtes sociales issues des grèves de 1936 et de 1945 et reste sourd aux
grèves et mobilisations des travailleurs et de leurs syndicats.

La FNEC FP FO
apporte son soutien aux cheminots qui rejettent le projet gouvernemental de
liquidation de leur statut.

De même les
salariés d’Air France ont infligé une défaite cinglante en votant contre
le référendum plébiscite du gouvernement et de son PDG M. Janaillac.

 

Le ministère propose
la fusion des académies d’ici 2021, pour ne garder que 13 Régions. Il s’agit
d’accélérer le transfert des responsabilités de l’Etat au niveau de la région,
pour répondre aux objectifs gouvernementaux en matière de suppressions de
postes et de destruction des services publics et des statuts. C’est la mise en
place d’un « budget régional unique, réparti en fonction des besoins territoriaux
» sur le modèle des Agences Régionales de Santé qui organisent les suppressions
massives de lits d’hôpitaux.

C’est dans ce
cadre que l’évaluation et l’individualisation des carrières, comme des
salaires, prennent toute leur signification. C’est dans ce cadre que le
gouvernement veut imposer son « nouveau contrat social avec les agents publics
», dont l’objectif est la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires d’ici
2022 et la destruction du statut général.

Pour la FNEC
FP-FO, l’Education doit rester nationale, ses personnels doivent rester des
fonctionnaires d’Etat.

 

Au 28 mai,
plus de 300000 élèves sur les 810 000 qui passent le bac dans quelques
jours n’ont pas encore reçu de proposition ou sont toujours en attente de place
sur ParcourSup.

ParcourSup,
la réforme du baccalauréat et celle du lycée sont les pièces d’un même puzzle :
c’est la mise en place de parcours individuels, de bilans de compétences, dont
la valeur dépendra de la réputation du lycée. C’est inacceptable pour les
enseignants qui refusent d’être les censeurs de l’orientation de leurs élèves,
pour les parents qui ne savent pas si leurs enfants auront droit à une place
dans la filière choisie, pour les élèves qui refusent que leur soit barré
l’accès à l’enseignement supérieur et à une qualification.

Pour
toute réponse, le gouvernement engage des tentatives d’intimidation et organise
des mises en garde à vue. La FNEC FP FO les condamne. Elle soutient les jeunes et
leurs familles qui se mobilisent depuis des mois contre ParcourSup et la loi ORE
(Orientation et Réussite des Etudiants) pour défendre leur avenir, les diplômes
nationaux, les qualifications, l’accès à l’université de leur choix. Elle se
prononce pour qu’aucune poursuite ne soit engagée à leur encontre. Ces jeunes,
ce sont nos enfants. FO ne les laissera pas isolés. Nous ne laisserons pas ce
gouvernement terroriser la jeunesse. Depuis des mois, les organisations
syndicales exigent l’abrogation de la loi ORE, le
retrait de ParcourSup.

 

Plus de 80 % des
communes fonctionneront à 4 jours à la rentrée 2018.

Enseignants,
parents et municipalités ont massivement démontré leur choix d’une école
fonctionnant sur 4 jours. La FNEC FP FO ne peut accepter que notre calendrier
de travail soit déterminé localement par les municipalités. Elle demande que
les 4 jours deviennent la règle sur tout le territoire, en Haute-Garonne comme
ailleurs, dès la rentrée 2018.

À l’image des
cheminots qui s’opposent au plan de privatisation de la SNCF et à la
destruction de leur statut, les enseignants, défendent majoritairement le cadre
national de l’école publique républicaine, organiquement attaché au maintien du
statut de fonctionnaire d’État.

 

A l’opposé de
ses déclarations lénifiantes sur l’intégration des élèves handicapés, le
gouvernement réduit de manière drastique les moyens affectés à
l’intégration/inclusion, dégradant considérablement les conditions de travail
des personnels de l’Education nationale. Dans le seul et unique but de réaliser
des économies budgétaires, il remplace les structures avec des personnels
spécialisés par des dispositifs.

La FNEC FP FO
rappelle ses exigences :

  • Rétablissement
    du droit à un enseignement spécialisé pour les élèves dont la situation
    l’exige, ce qui signifie le retour à une orientation au cas par cas des
    élèves selon la nature et le degré de leur handicap.
  • Rétablissement
    et création de tous les postes, structures et établissements en fonction
    des besoins, et retour à une réelle formation des enseignants exerçant
    dans l’enseignement spécialisé.
  • Intégration
    de tous les personnels accompagnant des élèves en situation de handicap
    dans un corps de la fonction publique d’Etat.

 

Cette année,
avec le dispositif Blanquer réalisé à moyens constants, les postes attribués
aux dédoublements le sont au détriment des moyens du premier et du second
degré. 2000 postes sont ponctionnés dans le second degré, 850 classes de
maternelle sont fermées et les effectifs montent mécaniquement dans les classes
non dédoublées. Pour FO, tous les postes de la dotation déjà largement insuffisante
doivent servir à ouvrir des classes et à créer des postes de remplaçants. FO
n’accepte pas que la mesure Blanquer réalisée sans les moyens suffisants
ponctionne des postes et fasse mécaniquement monter les effectifs des autres
classes.

 

Nous actons positivement
la levée de blocage, l’annulation de fermeture et les ouvertures que vous avez
prononcées en CTSD. A ce jour, le bilan de la première phase est de 14 postes
dédiés à des ouvertures de classes (sans compter les dédoublements) et celui de
la seconde phase, de 16 postes (26 ouvertures pour 10 fermetures). Ces 30
postes sont censés absorber une hausse démographique prévue de 2194 élèves, ce
qui donne 1 poste par tranche de 73 élèves. C’est encore une dégradation de nos
conditions de travail.

FO revendique
chaque année que la grande majorité des ouvertures de classes se fasse dès
février et qu’il n’y ait pas de fermeture prononcée après la première phase du
mouvement. Il est inacceptable qu’un collègue nommé à titre définitif perde son
poste, ne puisse valablement participer au mouvement et ne puisse être nommé
qu’à titre provisoire pour l’année suivante.

 

Nous
demandons que les ouvertures conditionnelles soient transformées en ouvertures
dès aujourd’hui, afin que les équipes puissent préparer la rentrée sereinement.
Nous demandons la levée de tous les blocages.

Nous
demandons des ouvertures qualitatives dans les écoles du département qui
accueillent un public de type REP sans aucun moyen dédié (par exemple les
écoles du Nord de Toulouse et l’école Mermoz à Muret). Nous demandons des ouvertures
qualitatives dans les écoles accueillant des ULIS ou des UPE2A dont les élèves
inclus en classe font monter les effectifs.

 

Lors du CTSD,
vous nous avez indiqué que les CP dédoublés peuvent monter jusqu’à 12 ou 13 et
les CE1 jusqu’à 15. Les autres niveaux peuvent aller jusqu’à 24 en REP+ et 25
ou plus en REP.

FO ne peut pas
accepter que les effectifs augmentent de cette manière et que les seuils en
vigueur actuellement soient balayés. C’est la disparition du dispositif REP ou REP+
pour les élèves des autres niveaux. C’est bien la preuve que la mesure Blanquer
est mise en place sans les moyens suffisants, en dépit du bon sens et au
détriment des élèves.

Il n’y a pas
assez de remplaçants dans notre département, loin s’en faut, et il faut créer
les postes nécessaires. Mais il est inacceptable que les collègues nommés au
premier mouvement sur des postes “dédoublements” voient leur poste
transformé en poste de remplaçant aujourd’hui.

Tous ces
collègues ont commencé à s’investir dans leur nouveau poste, ont pris contact
avec l’équipe, fait des projets, fait des commandes, les équipes ont fait la
répartition des classes. Les fermetures ou transformations se font au mépris
des collègues et des équipes.

 

Pour FO, aucune
fermeture ne doit intervenir en septembre et une ouverture doit pouvoir être
anticipée avant les vacances. Comment accepter qu’une école qui a commencé à
fonctionner voie son organisation changer une semaine après la rentrée ?

Si c’est pour
une ouverture, le collègue nommé au dernier moment n’a pas pu anticiper,
prendre contact, préparer sa classe, choisir son matériel… Si c’est pour une
fermeture, le collègue concerné, qui a commencé à s’investir ou qui s’investit
déjà dans sa classe depuis des années, se retrouve sans poste du jour au
lendemain, dans l’incertitude de son avenir, sans aucune garantie de retrouver
un poste qui lui convienne, tant au niveau pédagogique qu’au niveau
géographique.

Dans tous les
cas, l’équipe est obligée de revoir en urgence toute l’organisation de l’école,
de refaire les classes, les emplois du temps, les services, etc. Les élèves
sont obligés de changer de classe et d’enseignant et c’est à l’équipe
d’expliquer la situation aux parents.

Les taux
d’encadrement en Haute-Garonne sont particulièrement mauvais, avec un seuil de
32 en maternelle qui est le plus élevé de France. FO revendique pas plus de 25
élèves par classe dans toutes les classes et 20 en éducation prioritaire.

 

Nous
rappelons nos revendications :            

  • Non au
    dispositif BLANQUER « 100 % réussite » : les postes créés doivent servir à
    satisfaire les besoins des écoles ;
  • Ouverture
    des classes nécessaires, non aux fusions d’écoles, maintien de toutes les
    classes ;
  • Création
    des postes nécessaires de remplaçants ;
  • Ouverture
    et réouverture des postes et structures spécialisées, rétablissement de
    RASED complets ;
  • Allègement
    des effectifs dans toutes les classes ;
  • Ouverture
    de postes au concours à hauteur des besoins réels du terrain, recrutement
    d’enseignants sur la liste complémentaire ;
  • Maintien de
    l’école maternelle avec un PE et une ATSEM par classe.

Déclaration de la FNEC-FP FO 31 au CDEN du 4 juin 2018

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