Déclaration de la FNEC FP-FO 31 au CTSD du 10 juin 2022

Déclaration de la FNEC FP-FO 31 au CTSD du 10 juin 2022

Les documents pour la carte scolaire de Toulouse ont été transmis mercredi à 11h42 la veille du rassemblement des écoles devant le rectorat. Notre fédération souhaite rappeler une nouvelle fois qu’il existe un règlement départemental du Comité technique et qu’il s’impose à l’institution. Les documents de travail doivent être communiqués aux représentants du personnel au moins 8 jours avant l’instance. Ce règlement répond à une nécessité démocratique établie. Le droit pour les écoles, leurs enseignants, leurs parents et enfants, leurs délégués syndicaux d’accéder à l’information et au temps nécessaire à la préparation de la défense est un droit constitutionnel.

Ces instances sont planifiées et correspondent à un calendrier annuel toujours recommencé. L’institution connait l’obligation légale de respecter la loi. Il est incompréhensible qu’elle s’en dispense couramment notamment pour la tenue des instances représentatives : nous soulignons fortement notre propos parce que la consultation de ces instances détermine les conditions de travail des enseignants et de leurs élèves pour une longue année scolaire.
Enfin nous prétendons que l’institution a également un devoir moral d’exemplarité à l’égard des collègues, desquels elle exige notamment le respect des calendriers dans les délais de « rigueur » qu’elle fixe.

Concernant cette instance et l’organisation de la rentrée scolaire, la publication des résultats des épreuves d’admissibilité au CRPE montre un effondrement du nombre de candidats aux concours et donc un effondrement des admissibles ! Au total en France, il y a 9597 candidats admissibles pour 8323 postes proposés, c’est-à-dire un ratio de 115%.

Il n’y a aucune fatalité à cet effondrement. Ce sont les conséquences directes du blocage des salaires et des contre-réformes successives : masterisation des concours de 2009, qui organise le recrutement à partir de bac+5 et non bac+3, réforme Blanquer des concours qui assèche encore plus le vivier des candidats, d’autant plus cette année en période transitoire ; blocage quasi-ininterrompu de la valeur du point d’indice depuis 2010 générant un effondrement du pouvoir d’achat des fonctionnaires et donc des enseignants ; multitude des contre-réformes qui ont dégradé les conditions de travail des personnels et saccagé l’Ecole publique.

En décidant de ne créer aucun poste dans le 1er degré pour la rentrée prochaine, en réduisant le recrutement de fonctionnaires, en se contentant des emplois supplémentaires générés sur le dos des stagiaires (qui passeront d’un mi-temps à un temps plein devant la classe), l’ex-ministre Blanquer a préparé une rentrée 2022 catastrophique.
Notre académie n’est pas épargnée par la « crise » du recrutement. Pour autant elle demeure un peu à part pour les PE. Les candidats au concours sont d’une grande qualité, y compris nombre de « recalés ».

Ainsi le dernier sur la liste complémentaire 2021 avait la note de 13,61/20. Dans ces conditions pourquoi ne pas étendre cette liste et ne pas puiser largement sur cette extension ? Est-il admissible de recruter 264 contractuels au lieu de recruter comme fonctionnaires des candidats dont la qualité est apparue sur les notes du concours ? Pour FO, pour les enseignants et leurs élèves, pour les parents, la réponse est NON, mille fois NON. Cette année encore le nombre d’admissibles de l’académie reste le double du nombre de reçus.

Ces éléments démontrent la volonté gouvernementale de ne pas recruter et de remplacer les fonctionnaires par des contractuels, précaires, sous-payés. Le gouvernement avec sa loi de « transformation de la Fonction publique » détruit un pilier de la fonction publique tel qu’institué depuis 39 ans : l’obligation du recrutement exclusif d’un fonctionnaire sur un emploi permanent.

Dans notre département, les 60 ETP, dont nous rappelons qu’ils ne sont pas des créations de postes, sont très largement insuffisants. Ils ne couvrent pas tous les besoins et les demandes : ouverture de classes, annulations de fermetures et de blocages, création de postes notamment de remplaçants et de spécialisés, décharges de direction, dédoublements, abandon des fusions ou transformations d’école imposées aux collègues, etc.
Ainsi, seuls restent 7,5 ETP pour les phases de juin et septembre.

De très nombreuses écoles n’auront pas les moyens d’avoir des GS, CP ou CE1 à 24 sans augmenter considérablement les effectifs des autres niveaux. En éducation prioritaire, il n’y aura aucun dédoublement supplémentaire de GS et les élèves de TPS ne seront plus comptabilisés pour la rentrée 2022. Aucun poste de remplaçant n’a été créé cette année encore, malgré un manque criant dans notre département. Concernant les ULIS, aucune création, alors même que 10 d’entre elles sont au-dessus des seuils réglementaires et que les 53 autres sont déjà à 12.

Les conditions de travail se dégradent toujours davantage, les enseignants sont épuisés. Les fonctionnaires ne peuvent plus fonctionner avec les moyens que vous leur donnez. Durant la période difficile que nous venons de traverser, les semaines sans classe le mercredi ont démontré la validité de la semaine à 4 jours. Les élèves et leurs enseignants ont effectivement besoin d’avoir une pause en milieu de semaine. Plus de 90 % des communes françaises ont choisi le rythme scolaire des 4 jours. Ce chiffre illustre une réalité : l’immense majorité des enseignants, des parents et des municipalités plébiscite ce rythme. L’école républicaine, ses enseignants, ne sont pas les employés des collectivités territoriales. Le rétablissement de la semaine de 4 jours dans toutes les écoles du pays, sur 36 semaines, est une mesure de bon sens. Elle officialiserait le fonctionnement établi par l’immense majorité des écoles. Le syndicat constate même que ce « rythme de 4 jours » s’invite de plus en plus fréquemment dans nombre de milieux professionnels. Nous vous demandons, monsieur l’Inspecteur d’Académie, comme vous vous y étiez engagé lors de l’audience du 30 mars, de soutenir les équipes qui souhaitent un retour à 4 jours, en discutant avec les maires.

Les collègues sont épuisés, ils veulent pouvoir exercer leur métier dans de bonnes conditions et de manière sereine, sans subir une quelconque pression de la part de la hiérarchie, des élus ou des parents. Ils ont continué à faire fonctionner l’Ecole et ont démontré leur professionnalisme pendant la période COVID.
En retour, la confiance du ministère s’exprime par la mise en place des évaluations d’école et la suppression du corps des IEN. Le ministère entend dresser deux nouveaux leviers pour briser l’indépendance et l’égalité des droits enracinées par l’école Républicaine, bafouer la liberté pédagogique de l’enseignant, les soumettre aux groupes de pressions et potentats locaux. Il se heurte au rejet comme en témoignent la centaine d’écoles du 31 qui se sont déjà prononcées contre.

Le SNUDI-FO, avec la FNEC FP-FO, revendique :

– Les ouvertures de classes demandées, l’annulation des fermetures refusées et un moratoire sur les fermetures ;
– le recrutement massif, exclusif et immédiat de personnels sous statut de fonctionnaire d’Etat ;
– le ré abondement de la liste complémentaire avec un recrutement exclusif sur celle-ci ;
– si nécessaire, l’organisation d’un concours supplémentaire de recrutement de Professeurs des Ecoles ouvert aux étudiants de niveau L3, afin d’élargir le vivier des candidats et de permettre que chaque poste dans notre département soit pourvu par des enseignants sous statut ;
– l’abandon de la masterisation et de la réforme Blanquer des concours ;
– le retour à un recrutement à Bac+3 avec une véritable formation professionnelle initiale rémunérée ;
– l’abandon des évaluations d’écoles ;
– l’abrogation des décrets sur les rythmes scolaires et le passage à 4 jours pour tous ;
– concernant l’école inclusive, nous vous demandons que, conformément au décret 2020-515 du 4 mai 2020, « un rapport des travaux menés par le comité départemental de suivi de l’école inclusive » soit « adressé annuellement au conseil départemental de l’éducation nationale ».
FO exige :
– l’abrogation de la « loi de transformation de la Fonction publique » ;
– l’augmentation de 22% de la valeur du point d’indice.

Documents joints