Déclaration de la FNEC FP-FO au CHSCT-D du 16 septembre 2020

Alors qu’au plus fort de l’épidémie, le gouvernement nous expliquait que les masques ne servaient à rien, aujourd’hui les personnels contraints de porter un masque sans discontinuer, de manière obligatoire, en classe, dans la salle des maîtres, dans la cour de récréation … s’indignent :

« Nous sommes obligés de forcer sur nos voix toute la journée » ; « Nous avons des difficultés à porter nos lunettes de vue » ; « Cela occasionne des maux de gorge, des migraines, des douleurs dans la poitrine » ; « Les élèves se plaignent de ne pas bien nous entendre » …

Le Président Macron n’a-t-il pas manqué de s’étouffer devant des lycéens à Clermont-Ferrand le 8 septembre avec ce même type de masque ?! « Pardon, je m’étrangle… Je vais mettre un masque plus léger » a-t-il dit, après avoir toussé… dans sa main !

Confrontés à des personnels testés positifs à la Covid, les collègues portant un masque en tissu fourni par l’Education nationale sont placés « en septaine » par les ARS … tandis que des collègues portant un masque papier chirurgical peuvent, eux, rester à l’école !

Et dans le même temps, les personnels testés positifs – mais bien souvent non malades – sont obligés de se mettre en arrêt maladie ce qui impacte leurs droits à congés, tout en subissant le jour de carence. C’est inadmissible !

La FNEC FP-FO continue d’exiger la levée de l’état d’urgence sanitaire et du protocole, prétexte à tout déréglementer et à déroger aux obligations de l’employeur et aux règles du code du travail. Elle continue d’exiger que tous les personnels dont l’établissement/la classe de leur enfant est fermé(e), ceux placés en septaine, ceux qui sont vulnérables mais sans protection, puissent systématiquement bénéficier d’ASA avec maintien du salaire.

En outre, avec la quasi-totalité des fédérations de fonctionnaires, la FGF FO demande à la ministre une suppression définitive du jour de carence.
La FNEC FP-FO continue d’exiger le suivi médical des personnels à risque par les médecins de prévention et les mesures appropriées pour protéger les personnels, la reconnaissance d’imputabilité au service en cas de contamination par la COVID, la mise en place des dépistages nécessaires.

Une visite médicale dispensée par un médecin de prévention doit également pouvoir être proposée à tous les personnels qui éprouvent des difficultés respiratoires, maux de tête, perte de voix, conséquences fréquentes du port du masque en continu.
Alors que le gouvernement réaffirme dans son protocole l’existence des 2S2C qui prévoit l’ingérence des collectivités et des associations pour dispenser des enseignements dans différentes matières dont le sport et les activités artistiques, qu’il accélère la mise sous tutelle des écoles par les mairies avec sa réforme sur la direction d’école, des attaques sans précédent continuent d’être portées contre le statut des personnels.

En Haute-Garonne, dans le 1er degré, la formation continue et statutaire est arrêtée depuis le début de l’année : les titulaires remplaçants dédiés à la formation continue sont transformés en une sorte de « brigade COVID ». Les décharges statutaires des enseignants REP + (18 demi-journées) sont reportées ou annulées. La formation CAPPEI est elle aussi remise en cause.
Les brigades COVID sont d’ailleurs mis eux-mêmes en danger car missionnés dans des établissements où le virus a circulé.

Dans le 2nd degré, une classe au moins vient de fermer, au collège de Fermat, collège pour lequel les masques n’ont été étrangement donné que pour les nouveaux professeurs ; collège où manquent également 2,5 postes d’agents techniques et dans lequel le nettoyage ne peut pas être correctement effectué malgré le contexte sanitaire que l’on connait.

Va-t-on aller comme dans l’Académie de Versailles jusqu’à demander à des enseignants de remplacer des AED sur le temps de midi ?

Enfin, au niveau local, nous demandons que les collègues puissent avoir des écrits et consignes claires de la part de leurs supérieurs hiérarchiques locaux. Ceci est parfois refusé par des Inspecteurs ou bien les demandes écrites restent sans réponse, dans un contexte pourtant très délicat pour les collègues.

Au niveau national, la mascarade sanitaire doit cesser. La FNEC FP-FO demande que cessent immédiatement les remises en cause du statut.
Tous les jours, les personnels et leurs représentants constatent que la crise sanitaire est prétexte à remettre en cause la démocratie, la liberté de se réunir et d’agir collectivement. Les contre-réformes massivement rejetées par les salariés, les fonctionnaires, les personnels du ministère doivent être stoppées : réforme des retraites, suppression du droit à être représenté par des délégués, blocage des salaires et gel du point d’indice, réforme du lycée et du baccalauréat, réforme territoriale, réforme de la direction d’école, E3C et autre 2S2C, …