Déclaration de la FNEC FP FO au CTSD du 8 avril 2015

Monsieur l’Inspecteur d’Académie, mesdames et messieurs les membres du CTSD,

Ce CTSD centré sur la carte scolaire du premier degré dans notre département se tient à la veille de la grève interprofessionnelle à l’appel des confédérations FO et CGT rejoint par SUD et la FSU contre le pacte de responsabilité qui organise l’austérité dans notre pays.

Rappelons-le, le pacte de responsabilité, c’est 50 milliards d’économie :

. 15 milliards pour le budget de l’Etat : c’est donc pour nous les postes (c’est précisément ce dont nous parlerons pendant tout ce CT) ;

. 15 milliards pour la protection sociale (baisse des prestations CAF, des remboursements des soins…) ;

. 10 milliards pour les collectivités : cela va aussi nous impacter à travers les suppressions de postes des agents dans les écoles (ATSEMS, techniques…) ; ainsi la mairie de Toulouse a annoncé que ce serait 2500 postes supprimés sur la métropole d’ici 2017…

Rappelons-le également le but de cette politique : financer le patronat à travers 40 milliards d’exonérations de cotisations (crédit compétitivité emploi et autre…) censés relancer l’économie mais qui relancent surtout les profits des actionnaires (64 milliards d’euros soit + 37 % de profits en 2014 pour les entreprises du CAC 40).

A FO, nous n’hésitons pas à dire que cette politique est suicidaire économiquement, socialement, démocratiquement.

Avec les salariés de ce pays, nous serons en grève demain pour mettre un coup d’arrêt à cette politique d’austérité qui nous conduit dans un mur et nous empêche de travailler dans des conditions acceptables.

Monsieur l’Inspecteur d’Académie, l’austérité pour les enseignants du premier degré dans la Haute-Garonne, c’est cette dotation de 140 postes pour 2572 élèves supplémentaires attendus, hausse démographique qui a souvent été sous-estimée par le passé.

Cette dotation doit prendre en compte l’entrée de nouvelles écoles en REP (13 écoles) : 21 postes sont proposés à l’ouverture alors que 17 postes de plus doivent être ouverts pour respecter les seuils, des postes Zil REP + doivent être créés (au moins 8) auxquels s’ajoutent les décharges de direction nécessaires (5 ETP)… 50 postes au moins sont nécessaires.

Hors éducation prioritaire, le Snudi FO revendique qu’ « aucune classe n’ait plus de 25 élèves ». Cette revendication n’a rien de farfelu. Elle parait même assez logique pour qui veut travailler dans des conditions correctes. Limitons-nous à « aucune école hors éducation prioritaire à plus de 25 élèves de moyenne » : pour obtenir cela, selon les documents que vous nous avez fournis, c’est environ 400 postes qu’il faudrait.

Il faut ajouter à cela les créations nécessaires de postes de titulaires remplaçants. L’augmentation démographique des élèves et donc du nombre de classes nécessite la création de postes de titulaires remplaçants. Notre département est sous-doté là aussi puisque nous sommes à 7 % de titulaires remplaçants alors qu’il en faudrait au moins 8 % selon vos propres estimations soit au moins 70 postes.

Nous le constatons dans le non-remplacement que nous vivons au quotidien.
Nous relayons également l’indignation qu’a suscité votre annonce lors de la CAPD du 24 mars de recruter entre 15 et 20 contractuels pour faire face à la pénurie de remplacement et au « sous-nombre de – 30 enseignants » dans notre département.
Nous le réaffirmons : dans la Haute-Garonne, département où des centaines de collègues dont beaucoup en disponibilité forcée attendent le respect de priorité légale pour rapprochement de conjoint ou dossier médical, où des candidats n’ont pas obtenu le concours et sont sur liste complémentaire, rien ne peut justifier qu’on ait recours à des contractuels si ce n’est une logique managériale, à nouveau une logique d’austérité. Nous rappelons nos demandes : intégration immédiate des collègues titulaires, recours à la liste complémentaire afin de pourvoir les postes vacants.

Nous rappelons également sur la question du remplacement notre opposition au changement de rattachement administratif des titulaires remplaçants brigades. Les personnels concernés, que nous avons réunis à ce sujet, y sont opposés. Nous demandons à nouveau de surseoir à cette décision qui, de plus, pose des problèmes réglementaires de fond.

Par le jeu des ouvertures de postes, les décharges de direction vont augmenter. Rien n’a été chiffré dans les documents qui nous ont été fournis.

Quant aux postes d’enseignants spécialisés (structures adaptées, RASED…) qui font toujours (et plus que jamais) cruellement défaut dans les écoles, il n’en est pas question dans vos propositions.

Enfin, on peut se féliciter que les structures classes d’accueil des enfants primo-arrivants aient été maintenues et augmentées de deux créations. On sait néanmoins que d’autres classes seraient nécessaires au vu des besoins.

Nous vous rappelons enfin, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, que vous aviez pris l’engagement, d’utiliser la majorité de votre dotation lors de la première phase (environ deux tiers aviez-vous annoncé). Votre projet laisse apparaître l’utilisation de 72,75 postes sur les 140. Là-aussi nous sommes loin du compte.

Les postes, c’est maintenant qu’il les faut, avec des enseignants nommés à titre définitif sur les postes afin que les enseignants et les écoles puissent préparer leur rentrée dans des conditions normales, que les communes puissent réaliser les travaux, l’achat du mobilier, du matériel, en temps et en heure.

On le voit, cette dotation de 140 postes est bien loin du compte nécessaire.

Avec cette proposition, notre taux d’encadrement continue de se dégrader alors que nous sommes déjà, nous le rappelons régulièrement, un des départements les plus mal doté avec des seuils parmi les plus mauvais de France et aussi le plus gros département rural de Midi-Pyrénées. Ces seuils ne sont pourtant même plus respectés puisque nous avons noté 48 situations où les seuils pourtant déjà trop élevés sont dépassés.

C’en est trop, il n’est plus possible de dégrader encore nos conditions de travail !

Comme nous l’avons dit en introduction, cette politique d’austérité ne repose sur aucune justice, aucune légitimité.

Le Snudi FO opposera à cette dotation insuffisante les revendications des collègues et nous défendrons pied à pied chaque situation, chaque revendication des collègues et des écoles.