Déclaration du SNUDI FO au « Forum RASED » organisé par l’AFPEN, la FNAREN, la FNAME à Paris le 2 octobre 2010

Le SNUDI-FO souhaite rappeler à l’occasion de ce forum que la défense des RASED est indissociable de l’exigence de l’abandon de l’aide personnalisée instituée par les décrets Darcos.
En cette période de débat sur les rythmes scolaires, le SNUDI FO n’oublie pas que la situation inextricable créée par la suppression du samedi matin est de la responsabilité du ministre. Il n’est donc pas acceptable d’utiliser la suppression du samedi matin pour introduire un débat sur les rythmes scolaires dont l’objectif avéré est de réorganiser la semaine, la journée et l’année scolaires sous la tutelle directe des collectivités locales.
Rappelons que la note de synthèse sur la mise en oeuvre de la réforme de l’enseignement primaire rédigée par l’IGEN et l’IGAENR en juillet 2009 reconnaît qu’entre
« aide personnalisée et intervention du RASED : la confusion règne. »
Elle règne d’autant plus que la nouvelle circulaire définissant les missions des personnels de RASED entretient largement cette confusion entre Aide Personnalisée et Aide Spécialisée dans son paragraphe 2 : « L’institution de l’aide personnalisée, à la rentrée 2008, offre aux maîtres de nouvelles possibilités pour traiter eux-mêmes, en prolongement de la classe, un certain nombre de difficultés d’apprentissage qu’ils ne pouvaient auparavant prendre en charge efficacement. ». « Les maîtres spécialisés apporteront leur expertise à l’équipe enseignante de l’école dans le cadre des cycles… » « ….ils contribuent en tant que de besoin à l’aide personnalisée ainsi qu’à la définition des PPRE. Ils peuvent également prendre en charge individuellement un élève ou animer au sein de l’école des groupes d’aide spécialisée ».
Elle relate également que « Les RASED n’ont guère modifié leur fonctionnement traditionnel au cours de l’année scolaire (2008-2009 NDRL) » et que « De manière générale, les enseignants de RASED ne jouent pas encore, auprès de leurs collègues non spécialisés, le rôle de conseil attendu d’eux »
Ces deux phrases résument à elles seules le conflit qui perdure depuis 2 ans entre les enseignants et le ministre (Darcos hier et Chatel aujourd’hui).
D’un côté, 350 000 signataires sur la pétition nationale de « Sauvons les RASED » entendent préserver l’enseignement spécialisé et en particulier les postes de RASED, indispensables aux enfants confrontés à la difficulté scolaire, et de l’autre le ministre entend les supprimer pour satisfaire les exigences de la RGPP et du non remplacement d‘un fonctionnaire sur deux que le Projet de Loi de Finances (PLF) 2011 aggrave encore.

N’oublions pas que le ministère a tenté de transformer les maîtres de RASED surnuméraires en « personnels-ressource » sous contrat avec les écoles, avec des missions qui devaient être définies par chaque conseil d’école, école par école.

C’était avant la lettre, ni plus ni moins que l’anticipation de l’autonomie des établissements préconisée par le rapport Reiss au travers des E2P dirigés par un conseil d‘administration dont l’objectif est de faire « sauter le verrou du statut » pour permettre les suppressions de postes par milliers.
Depuis plusieurs années, le ministre réduit de façon drastique les possibilités de départs en stage CAPA-SH préparant ainsi la disparition du CAPA-SH au profit d’un simple module de master. La formation serait réduite à peau de chagrin et chacun serait de fait habilité à traiter la difficulté scolaire au détriment des besoins des élèves.
Depuis deux années, des Inspecteurs d’Académie confrontés aux restrictions budgétaires récupèrent entre autre les postes RASED laissés délibérément vacants faute de personnels formés et qualifiés.
Les intentions du ministre à propos des RASED sont claires : c’est leur destruction programmée. Et il n’y a malheureusement nulle « clarification de ses intentions concernant l’avenir des aides spécialisé » à rechercher. L’état des lieux s’étale devant nous chaque jour.
Le rétablissement des 3000 postes spécialisés de RASED et le retour à un nombre de départs en stage CAPA-SH et DEPS au moins équivalent au nombre de départs à la retraite et aux postes vacants sont les revendications qui permettent de s’opposer aux orientations ministérielles.
Les maîtres de RASED comme tous les enseignants sont fonctionnaires d‘Etat et ils veulent le rester. Ils veulent le rester pour préserver leurs garanties statutaires en terme d’affectation, de missions, de droit à mutation, de déroulement de carrière….
De la même manière, ils veulent garder leur droit à pension dans les conditions actuelles.
Depuis des mois les salariés manifestent chaque semaine pour exiger le retrait du projet de loi gouvernemental contre les retraites.
Les cheminots, les salariés des raffineries, des ports, maintenant les routiers, les conducteurs de bus les employés territoriaux, à l’appel de leurs fédérations syndicales, ont décidé en assemblée générale la reconduction de grève pour le retrait depuis plusieurs jours maintenant.

Dans l’Education nationale, les assemblées générales d’établissement, les réunions de secteur réaffirment cette exigence incontournable.
Ce n’est pas la répression qui s’abat sur les lycéens qui réglera le problème.
Force Ouvrière considère que dans l’unité la plus large possible, il faut multiplier les assemblées et réunions à tous les niveaux pour le retrait de la réforme pour y proposer et à y décider la grève maintenant, la grève jusqu’au retrait pour faire reculer le gouvernement.
C’est en ce sens qu’elle s‘est adressée à toutes les fédérations de l’Education nationale.

Ceux qui comptent sur les congés risquent fort d’en être pour leurs frais.
Dans ce processus de destruction généralisée du statut et des droits collectifs, la réforme des retraites est un enjeu central. Faire reculer le gouvernement sur les retraites, nous placerait dans de bien meilleures dispositions pour faire valoir toutes les autres revendications dont les revendications des RASED et de leurs personnels.