Déclaration liminaire CHSCTSD du 16 février 2016

M. le directeur académique des services de l’éducation nationale, M. le secrétaire général, mesdames et messieurs les membres du CHSCTSD

Le 26 janvier dernier, les agents des 3 fonctions publiques, mais aussi, bien que dans une moindre mesure, des salariés du secteur privé, accompagnés de leurs organisations et confédérations syndicales, sont descendus dans la rue (6000 personnes à Toulouse) pour exprimer leur mécontentement.
En effet, c’est bien l’ensemble des salariés du secteur public comme du secteur privé dont les droits sont menacés par la remise en cause du Code du Travail et des Statuts de la Fonction publique.

Concernant l’Education Nationale, nous avons observé une augmentation du nombre de grévistes par rapport aux précédents mouvements de grève, et rien ne sert de changer les règles de calcul du décompte des grévistes comme le fait le ministère; les faits sont là.

Il est tout à fait préoccupant de constater que notre ministre de tutelle continue à rester sourde aux revendications des personnels, à ne pas donner suite aux demandes d’audience répétées des 13 organisations syndicales qui, constatant sur le terrain, le rejet grandissant de la réforme du collège continuent d’en exiger l’abrogation.

Notons la posture très délicate dans laquelle sont placés les chefs d’établissement qui doivent à la fois gérer les pressions qu’ils subissent de la part de leur hiérarchie pour une application en force de cette réforme, et le mécontentement des personnels qui en découvrent, lors des stages de formation-formatage, la nature destructrice.

Au sujet de la formation, nous constatons par ailleurs que, outre son caractère obligatoire et en dehors du temps de travail, des pratiques pourtant dénoncées par le CHSCTM du 12 mars 2015 perdurent et même s’étendent à l’occasion de la formation sur les nouveaux programmes.
C’est ainsi que les IPR de l’académie de Toulouse, proposent, en parallèle à une « formation en présentiel », une formation via la plate-forme m@gistere, pour la formation purement disciplinaire.
L’utilisation de cette plate-forme (qui, au passage est une formation au rabais), allonge considérablement la journée de travail, par des heures de travail informel non comptabilisées, de plus, son système d’auto-évaluation ouvert à la critique des collègues constituent un processus de culpabilisation individuelle qui peut fragiliser certains enseignants.

Il est un autre secteur de l’éducation nationale dans lequel les personnels sont particulièrement révoltés : il s’agit des EREA.
Que penser d’un ministère qui, d’une part, reconnaît le rôle essentiel des internats éducatifs qui s’y trouvent et de l’autre supprime les postes de PE éducateurs qui en sont la cheville ouvrière ?

Quant aux personnels du premier degré, ils n’en peuvent plus : l’obligation de partager les salles de classe pour les activités péri-scolaires, l’ingérence grandissante des mairies qui aboutit à placer nos collègues sous la double tutelle de l’éducation Nationale et des municipalités, représente une source importante de stress au travail. L’augmentation du nombre de personnels concernés par un arrêt de travail ces dernières années reflète parfaitement cette situation.

Les personnels administratifs ne sont pas en reste : ils sont souvent sous pression, les conflits individuels se multiplient et il n’est pas rare que des agents craquent et tombent malades, en conséquence du stress subi. L’application du RIFSEEP, régime indemnitaire à la tête du client, va aggraver les choses, en instaurant une mise en concurrence entre les collègues et en créant des tensions dans les rapports avec la hiérarchie.

Comme nous avons pu le constater dans des situations de proportions plus modestes, l’absence de réponse de notre employeur face à ce mécontentement général est une bombe à retardement.
Madame la ministre serait bien avisée de prendre en compte l’urgence de la situation, et d’entendre enfin les revendications des personnels.