Déclaration liminaire FO CTSD 19 juin / 3 premiers voeux FO

Plus d’un millier d’élèves supplémentaires du premier degré sont attendus dans le 31.
Nous avons examiné le document préparatoire à ce CTSD. Le constat est inquiétant. Ce constat se mesure à l’aune des décisions prises à l’issu du CDEN de février : 168 fermetures et blocages, dont 58 classes. Si ce bilan est à nuancer par les 109 ouvertures dont 63 classes, le compte n’y est pas, vraiment pas.
Vous proposez dans votre nouveau document de travail 21 fermetures et blocages contre 21 ouvertures. Décidément aucune évolution positive n’apparait.
Si les propositions que vous faites étaient maintenues, nous aurions pour la rentrée 59 postes en moins alors que la seule augmentation des effectifs devrait mécaniquement imposer une 60taine de postes. Le différentiel est de 120 postes. Et cette situation s’aggrave chaque année depuis plus de Dix ans. Le bilan en est accablant.

Particulièrement inquiétant, le document de travail que vous nous présentez annonce des seuils hallucinants en maternelle et en élémentaire. Par exemple : aucune ouverture pour 40 élèves de moyenne pour la maternelle Vernant ou 31,5 élèves à la maternelle St Jory, des blocages avec 29 élèves au Béarnais mat, 28,3 à Bessières maternelle, 27,2 à l’élémentaire Petit Train de Tournefeuille, 26,8 en élémentaire à St hilaire, de 26,4 en élémentaire à la Salvetat st Gilles Condorcet, et d’autres exemples existent.

Aucune mesure sur les RASED n’est revue.

Pour les intervenantes en langue employées en CDI et pour lesquelles nous demandons l’abandon des licenciements, aucune mesure n’est prise pour leur réemploi. Ces licenciements de CDI pour « raison économique » constituent une première ! « la Grande Maison » qui emploie près d’un millions de salariés ne serait pas capable de trouver une solution pour maintenir un CDI pour 12 salariées !?
Et cela se produit au moment même où le rectorat qui, au nom de la prétendue lutte contre la précarité, s’apprête à employer 39 CDI en lieu et place de fonctionnaires.

A y regarder de près, j’affirme que le désastre est encore plus important, que ne le laisse entrevoir la lecture des seuils, pour les élèves, les maîtres, les personnels :
– car les classes ou les effectifs sont inférieurs à 25 sont de moins en moins nombreuses.
– car les élèves en grandes difficultés scolaires ou comportementales ou requérant des soins et une attention particulière sont automatiquement scolarisés dans les classes du fait de la loi de 2005, augmentant ainsi les charges de travail, les difficultés de gestion de la classe, le stress des élèves et des enseignants, avec pour seule aide, éventuelle, un accompagnement avec des personnels non-titulaires ! La fermeture des postes G et E est, à ce titre, édifiante.
-car les enquêtes, paperasses, sollicitations, pressions en tout genre ne cessent d’augmenter, à l’inverse proportionnalité de la fiche de paye.

Je me permets de rappeler que la dégradation pour les familles est bien réelle aussi :
– car chaque année depuis 20 ans, faute des moyens et de prise en compte dans les effectifs, la scolarisation des élèves de 2-3 ans a été divisée par 3. Ceci représente 2 à 3 mille élèves supplémentaires. Par simple effet mécanique il faudrait 100 postes supplémentaires.

Que signifie cette situation ?
Les conditions dans lesquelles la rentrée se prépare dans le département seraient donc celles qui ont été dictées par M. Chatel !!!
Les 1000 postes annoncés nationalement par M. le Ministre de l’Education Nationale se traduiraient par le retrait de 59 postes pour la Haute-Garonne…. Avec 1200 élèves de plus ? Ce n’est pas acceptable. Et si ce n’est pas le cas, comment comprendre que des seuils pareils soient appliqués sur les seuils d’ouverture et de fermetures ?

Nous ne pouvons imaginer que l’ensemble des fermetures décidées sous le ministère précédent soit maintenu dans notre département à la rentrée 2012.
De la même manière nous ne pouvons imaginer que le dispositif « ECLAIR» soit reconduit. Les personnels et leurs syndicat rejette ce dispositif qui introduit l’autonomie des établissements et son école du socle, la déréglementation des statuts des personnels, des programmes, des horaires.
Le SNUDI-FO, avec les personnels, exige les ouvertures demandées, l’annulation des fermetures de classes, des postes de RASED, le réemploi des CDI intervenantes en langue, etc…

FO n’accepte pas ce délabrement accéléré des services publics. Les salariés n’en veulent plus. Il faut mettre un terme à ces mesures. Le niveau d’encadrement pour le service public ne peut continuer à être inversement proportionnel à l’augmentation de la rentabilité économique et de l’exploitation salariale ?

La confédération Force Ouvrière a maintenu sa totale indépendance de point de vue et de comportement vis-à-vis du gouvernement précédent, pendant la campagne électorale, et confirme aujourd’hui cette indépendance vis-à-vis du nouveau gouvernement. A Force Ouvrière nous n’avons appelé à voter pour personne et nous avons rappelé nos revendications.

La confédération Force Ouvrière a dans le même temps confirmé qu’elle mènerait campagne contre
la ratification du nouveau traité européen qui consolide le pacte budgétaire européen et la fameuse
« règle d’or » interdisant les déficits publics. Ratifié, ce traité nous condamnerait à toujours plus
de rigueur et d’austérité – 30 ans, ça suffit !- contre nos salaires, contre nos services publics, contre
notre Protection Sociale et nos retraites, contre nos statuts et conventions collectives. « Ni austérité de droite, ni austérité de gauche, ni austérité syndicale » a affirmé JC Mailly, Secrétaire général de la cgt-FO.

Le Premier ministre a annoncé qu’il stoppait la RGPP. Fort bien.
Alors, en ce qui concerne l’Education Nationale, stopper la RGPP, c’est geler de toute urgence les 14000 suppressions de postes. Il faut au moins bloquer les choses avant de les réparer.
Nous sommes à moins de trois mois de la rentrée scolaire. De la maternelle au lycée, elle s’annonce désastreuse comme conséquence des 14 000 postes supprimés qui s’ajoutent aux 80 000 des années précédentes. Personne ne comprendrait que des mesures immédiates ne soient pas prises pour stopper cette dégradation. Personne ne comprendrait que ces 14 000 postes disparaissent au 1er septembre en application de la loi de finances du gouvernement précédent.
Pour la FNEC FP FO et ses syndicats, la rentrée scolaire ne peut se faire sans que soient annulées
les 14 000 suppressions de postes décidées par le gouvernement précédent !

La fnec-fp FO soumet donc ces 3 vœux au vote du CTSD réuni ce jour et
en demande la transmission au recteur et au ministre :

Voeu N°1 pour le rétablissement des postes :

« Considérant la dégradation constante des conditions de travail des élèves et des enseignants depuis ces 10 dernières année le CTSD de Haute Garonne réuni ce 19 juin demande au ministre de geler les 14000 suppressions de postes et de restituer les postes correspondants à la Haute-Garonne. Il faut au moins bloquer les choses avant de les réparer. »

6 voix pour (FNEC-FP FO ; FSU), 2 abstentions ( SE UNSA ; sgen CFDT)

Voeu N° 2 spécifique contre le licenciement des intervenants en langues :

« Le CTSD de Haute-Garonne demande l’annulation des licenciements et le maintien des emplois en CDI pour les intervenantes langues. »

8voix pour (FNEC-FP FO ; FSU ; SE UNSA ; sgen CFDT)

Voeu N°3 sur la journée de carence dont nous demandons toujours le retrait :

« considérant que la journée de carence est une mesure collective, indifférenciée et discriminatoire, portant atteinte aux revenus des fonctionnaire, au droit à la santé et à la sécurité au travail et dont les conséquences peuvent être dramatiques, le CTSD de Haute-Garonne demande au nouveau ministre d’abandonner cette mesure ».

Non soumis au vote par le Dasen

Documents joints