Déclaration préalable de la FNEC FP-FO au Comité Technique Spécial Départemental du vendredi 7 septembre 2012

En préambule, je tiens à rappeler que nous demandons toujours l’abandon de la journée de carence qui pénalise en particulier les personnels les plus fragiles et que nous combattrons toutes les mesures de blocage des salaires, de réduction massive des crédits d’intervention et de fonctionnement, de poursuite de la réduction du nombre de fonctionnaires…
Si ces mesures restaient en l’état, il s’agirait de la confirmation, voire de l’aggravation de la RGPP que par ailleurs le Premier Ministre dit vouloir arrêter.

Pour ce qui est de l’Education Nationale, ce premier Comité Technique Spécial Départemental de l’année scolaire 2012 est un CTSD bien singulier puisque le ministre de l’Education Nationale de la nouvelle majorité gouvernementale, M.Vincent PEILLON met en œuvre une rentrée scolaire préparée par l’ancienne majorité gouvernementale.
En dehors de l’abrogation du décret sur l’évaluation des enseignants et celle de la loi Cherpion sur l’apprentissage que nous avons saluées en juin dernier, force est de constater que le nouveau ministre de l’Education Nationale ne fait qu’appliquer à la lettre la circulaire de rentrée de son prédécesseur indiquant les grandes orientations pour cette année scolaire.
Les quelques modifications à la marge écrites dans « la lettre aux personnels » du nouveau ministre ne changent pas le fond. FORCE OUVRIERE condamne ces orientations qui conduiraient si elles étaient mises en œuvre à un morcellement de l’Education Nationale en une multitude d’établissements autonomes, basés sur « L’école du socle » et définissant des « contrats d’objectifs » particuliers avec les autorités académiques.
FO, avec la majorité des fonctionnaires qui l’ont placée 1ere organisation syndicale de la fonction publique aux élections d’octobre, s’oppose à ces orientations qui visent à remettre en cause nos statuts et portent atteinte aux missions du service public républicain.

En ce qui concerne les moyens, nous demandions le gel des 14000 suppressions de poste. La réponse du gouvernement est bien insuffisante. M. Peilhon en rétablissant uniquement 1000 postes dans le premier degré, 50 dans les lycées agricoles, 100 CPE et en recrutant 280 enseignants dans le second degré a confirmé, la suppression de 12 850 postes à cette rentrée soit :
– Moins 4 700 postes dans le premier degré. Pour notre département ce sont 29 postes fermés alors que vos statistiques prévoient plus d’un millier d’élèves supplémentaires. Ainsi, vous n’envisagez aucune mesure pour rétablir les RASED, vous n’avez pas rétabli les postes d’intervenant en langue, les seuils d’encadrement ne sont pas améliorés. Par contre les classes à effectifs chargés ne cessent d’augmenter, l’accueil des moins de 3 ans en maternelle continue de régresser.

– Moins 3376 postes dans les Lycées Professionnels, soit 6 % des effectifs, bien plus que le nombre de départs à la retraite !

– Moins 3224 postes dans les collèges et lycées, alors qu’entre 21 000 et 25 000 élèves supplémentaires sont attendus dans le second degré.

– Moins 400 postes d’agents administratifs ; pour l’Académie, ce sont des services entiers qui voient leurs conditions de travail et la qualité du service dégradées et complexifiées par les « mutualisations/déménagements », à l’exemple de celui de la division des personnels du 1er degré. Pour FO il faut inverser ces mesures et permettre aux personnels de travailler dans des conditions plus sereines et normales.

Concernant l’annonce de la mise en place du « Contrat Avenir Professeur » décidée par ce gouvernement. FO ne peut s’en réjouir. La FNEC FP-FO dénonce le piège de ces emplois précaires dans lequel le gouvernement se prépare à enfermer les jeunes et leurs familles. Ainsi les étudiants boursiers toucheront 900 euros bourses comprises et travailleront 12 heures par semaine pour un salaire réel de 400€ par mois. Ce dispositif n’a rien à voir avec un pré-recrutement, type IPES des années 70. Pour la confédération FO « il s’agit d’un nouveau dispositif d’emplois précaires qui ne servira qu’à baisser les chiffres du chômage à court terme… Il y a des relents de retour au contrat de première embauche. » (CPE). FO estime que ce dispositif est lourd de menaces pour une remise en cause du recrutement, de la formation, du statut national et des missions des enseignants titulaires.
Qui plus est, ce nouveau contrat signifie le maintien de la mastérisation, dont FO demande toujours l’abrogation.
C’est pourquoi, la FNEC FP- FO demande l’abandon de ces « contrats d’avenir professeur »

Enfin pour ce qui est des autres créations d’emplois tous précaires, (1 500 postes d’AVS, 2 000 postes d’Assistants d’Education, 500 postes d’Assistants de Prévention et 12 000 contrats-aidés CUI-CAE) nous demandons la mise en œuvre d’emplois statutaires, comme nous continuons de demander, à minima,le réemploi des intervenantes en langue et des contrats-aidés qui le demandent.

Enfin, le ministre, a annoncé une grande concertation, pour la préparation d’une loi d’orientation « pour refonder l’école ». Dans toute la mesure du possible, nous serons présents.
Fo estime cependant, qu’au regard des conditions de la rentrée, la grande concertation pourrait bien s’apparenter à un exercice de communication et préparer une potion amère pour l’école et ses personnels.
Le ministre a ajouté que son objectif était d’« d’introduire une dynamique de co-construction de la prochaine loi d’orientation et de programmation sur l’école. ».
Ce ne sera pas le rôle que jouera FO ! Nous tenons à souligner dans cette instance, l’attachement de la confédération FO à l’indépendance syndicale vis-à-vis de la représentation politique. Fidèle à ses mandats de défense des droits des personnels, notre fédération refusera toute co-législation avec le gouvernement. Pour FO, il est grand temps que toutes les missions de l’école soient rétablies, que ses personnels enseignants, ses personnels administratifs avec leurs statuts, leurs qualifications soient respectées.

Je veux enfin rappeler dans cette instance que Force Ouvrière estime que l’améliorer de la situation de l’école, comme de tous les salariés, nécessite d’en finir avec les dogmes libéraux qui ont prévalu jusqu’alors. C’est pourquoi la Confédération FORCE OUVRIERE a déclaré qu’il était « indispensable de remettre en cause les traités qui depuis une vingtaine d’années ont ancré l’Europe dans le libéralisme économique au mépris du progrès et des droits sociaux », a confirmé « l’opposition de Force Ouvrière au MES (Mécanisme européen de Stabilité) et au TSCG (Traité de stabilité, ce coopération et de gouvernance) » et sa détermination « à combattre toute politique d’austérité, socialement, économiquement et démocratiquement suicidaire.». Sinon, les mêmes causes produiront les mêmes effets.
A FORCE OUVRIERE, le changement de majorité politique ne signifie pas changement de comportement syndical.

Monsieur le Directeur Académique,

Pour conclure, cette rentrée 2012 se fera une fois encore dans des conditions très difficiles pour les personnels et les élèves.
Aussi FO se prononcera contre toute fermeture qui désorganisera l’établissement touché et pourra mettre le collègue concerné dans une situation difficile.
FO demande enfin des mesures exceptionnelles d’attribution de poste afin de satisfaire les revendications des personnels et vous demande de recevoir les délégations qui en feront la demande.

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