Echange avec le Directeur de l’ESPE concernant l’obligation de passer certaines UE, ou les pressions pour refaire un master.

Suite à un mail à destination de la Rectrice et du Directeur de l’ESPE celui-ci a répondu, pas de réaction du Rectorat. Vous trouverez donc la réponse du Directeur de l’ESPE. Cette réponse a été transmise aux instance nationales de FO qui sont en train d’intervenir auprès du ministère car manifestement le Directeur de l’ESPE contrevient aux dernières préconisations.

L’envoi de FO

Madame la Rectrice, Monsieur le Directeur de l’ESPE
Il semblait entendu suite à l’audience qui a été accordée à l’ensemble des organisations syndicales, que conformément aux décisions ministérielles les stagiaires fonctionnaires déjà détenteurs d’un master 2 n’avait pas à passer le master MEEF. Or plusieurs éléments semblent indiquer que ceci n’est pas inscrit dans la réalité.

Tout d’abord nous avons été saisis du fait que des stagiaires issus du concours interne dans une discipline sont placés devant un choix qui n’en est pas un : soient ils choisissent de passer le master MEEf même s’ils sont détenteurs du master 2 , soient ils suivent un parcours avec des UE à passer, ce qui équivaut de fait à repasser un master. En outre pour les mêmes personnes, à situation identique on ne valide pas le même nombre d’UE, sans que les critères de validation soient donnés. Pour clore le tout on leur donne jusqu’à ce soir ou demain matin pour prendre leur décision. Nous demandons à ce que l’on reconsidère la situation de ces collègues afin qu’ils ne soient pas pénalisés de manière injuste. Je suis à votre disposition pour vous donner toutes les précisions nécessaires quant à chaque situation.

Ensuite dans une autre discipline, les formateurs expliquent aux stagiaires que : ” le directeur de l’ESPE exige des notes et un M2 MEEF “même s’ils sont détenteurs d’un M2 ou d’un doctorat.

Des stagiaires se voient imposer des partiels dans des enseignements qu’ils ont déjà effectués auparavant.

Par ailleurs des clarifications s’imposent quant à l’avis qui va être donné par le directeur de l’ESPE. En effet la question commune et majeure et qui nous est soumise est la suivante : si des collègues n’obtiennent pas toutes leurs UE, ou si des collègues n’obtiennent pas in fine le master MEEF, cela a-t-il une incidence sur l’avis donné par monsieur le directeur de l’ESPE ?

Lorsque les stagiaires posent cette question soit on n’arrive pas à leur répondre soit on leur répond que la validation ou non du master n’interférera pas dans la décision de titularisation, mais que malgré tout les formateurs s’appuieront sur leurs notes pour donner leur avis, lequel contribuera à celui du directeur.

Un autre problème se pose également : des stagiaires à qui l’on n’avait pas indiqué qu’ils devaient fournir le C2I2E dans leur dossier se voient contraints de passer une nouvelle UE , on ne leur laisse pas l’opportunité de donner leur justificatif après la remise du dossier. Ne seraient ils pas possible d’assouplir les délais afin de leur éviter de devoir repasser une UE déjà acquise de fait ?
Nous vous demandons à ce que la situation soit clarifiée sur tous les points exposés précédemment, que des règles précises soient établis en conformité aux décisions ministérielles, rappelées par Madame la Rectrice.

Je vous prie d’accepter mes salutations les plus distinguées

La réponse du Directeur de l’ESPE

Cher collègue,

L’avis du directeur de l’ESPE se fonde sur un critère universitaire, ne serait-ce que parce que les stagiaires, quel que soit leur niveau de diplôme, sont inscrits à l’ESPE, dans des UE (c’est une obligation qui a été exigée par un courrier du ministère daté du 21 juillet). Ce critère universitaire, c’est la validation de chacune des UE prescrite, selon les formes prévues, ce ne peut être une simple attestation d’assiduité.

Donc cela passe par les validations prévues dans les maquettes qui déterminent ces UE : parfois un oral, parfois un examen, parfois un compte-rendu, un mémoire, un autre forme d’écrit, que sais-je. Il est hors de question de traiter le cas des titulaires d’un M2 ou plus autrement que comme les autres étudiants inscrits dans les mêmes UE : dans les deux cas, ils valident leur UE ou ils ne la valident pas. S’ils ne la valident pas, le directeur de l’ESPE ne pourra émettre un avis favorable, sauf à trahir la logique universitaire dont il dépend.

Cette position a été confirmée par les instances de l’ESPE et par l’employeur : l’employeur, qui titularise et qui rémunère un mi-temps de formation (cela lui coûte très cher), veut que la formation soit attestée pas seulement par l’assiduité mais par la participation à l’ensemble des activités de l’UE concernée, dont les évaluations propres à l’UE concernée. Il demande donc à l’opérateur que nous sommes de rendre compte de cette participation effective, y compris à travers les évaluations, à la formation dispensée dans chacune des UE dans lesquelles sont inscrits les stagiaires. Cette position de l’employeur a été reprise deux fois en ma présence :

– Une fois localement, dans la commission rectorale chargée de définir les prescriptions de formations (et en liaison avec la titularisation des stagiaires concernées).

– Une fois nationalement, dans un discours tenu par Jean-Michel Jolion, qui parlait (dans le cadre d’un colloque de la CPU le 9 octobre dernier sur la formation des enseignants) au nom de Madame la Ministre qui devait prononcer ce discours elle-même mais n’avait pu être présente car elle devait accompagner le Président de la République : le contenu était très clair : le cabinet de la ministre considérait que s’affranchir d’une partie de la formation ( et en particulier son évaluation, quelle qu’en soit la forme) correspondait à une faute professionnelle et implicitement, mettait en cause la titularisation.

La note que j’ai largement diffusée (voir jour d’ESPE) énonçait explicitement cette règle du jeu.

Concrètement, le choix que vous évoquez en est bien un : pour la partie de leur mi-temps consacrée à la formation en ESPE, les stagiaires peuvent soit désirer obtenir une validation d’un MEEF, qui peut être une qualification supplémentaire à ajouter au Master d’un autre type qu’ils possèdent déjà, soit se contenter de suivre et de valider un certain nombre d’UE, correspondant aux prescriptions de l’employeur (Ministère dans le courrier du 21 juillet et Rectorat à travers la commission académique ad hoc).

Ils n’ont donc pas d’obligation de présenter un MEEF pour être titularisés, en cela vous avez raison. Mais, étant rémunérés pour suivre et valider une formation universitaire concrétisée par un certain nombre d’UE, ils prennent le risque, s’ils se dispensent de cette validation, de recevoir des avis défavorables à leur titularisation. Les dispenses d’UE sont traitées au cas par cas, en fonction du parcours antérieur du stagiaire, de manière à éviter justement qu’ils aient à revalider telle ou telle UE qu’ils auraient déjà obtenues : ces dispenses, sous forme de VES (validation des études supérieures) sont effectuées par les responsables de parcours, en fonction des prescriptions de la commission rectorale.

Cordialement,

François Grèzes-Rueff

Directeur de l’ESPE.