Intervention de Jean-Claude Tarroux au congrés de l’UD pour la FNEC-FP FO31

Chers
camarades,

Je vous
apporte le salut fraternel de la fédération de l’Éducation Nationale et de la
formation Professionnelle.

 

Chers
camarades,

Parfois,
quand nous nous croisons dans les couloirs de l’Union départementale, certains
d’entre vous me questionnent :

«
Comment va l’Education Nationale ? ».

Il
m’arrive bien souvent d’éluder la question et de répondre que le syndicat va
bien, très bien même. Suis-je à côté de la question, pas si sûr !

Je me
réjouis en effet de la bonne santé de la fédération départementale qui a vu
augmenter le nombre de ses adhérents régulièrement : par exemple entre 2013 et
2014 de + 22%. Ce ne fut pas sans incidence sur le bon résultat des élections
professionnelles.

A ce
propos, au congrès de l’Union départementale 2012, j’informais les
congressistes des progrès réalisés par la fédération et de ses syndicats lors
des élections de la fonction publique de décembre 2011. Nous prenions alors 3
points et passions à 10% des électeurs.

A ce
congrès, je peux vous informer que nous faisons mieux. Les dernières élections
professionnelles de décembre ont donnés leur verdict     : nous faisons mieux que doubler nos voix,
passant de 600 voix à plus de 1226 voix. Nous prenons 2 sièges dans les
instances représentatives, supplantons largement la CFDT, talonnons l’UNSA,
l’ex-syndicat historique de l’Education nationale. Pour Midi-Pyrénées, nous
approchons les 2000 voix contre moins de 1000 en 2011 et conquerrons la 3eme
position académique devant la CFDT.

Ainsi
la fédération siège maintenant dans la totalité des instances représentatives
départementales et académiques     :
Comité techniques, Conseils départementaux et académiques, Comités Hygiène et
sécurité, Comité action sociale, Conseil de formation.

 

Nos
syndicats sont maintenant incontournables ! Les assistantes sociales (39%), les
personnels des CROUS (26%), les instituteurs et professeurs des écoles (25%),
les lycées professionnels (25%), les chefs d’établissement et personnels de
direction (21%)  s’installent dorénavant
à la deuxième place. Partout nous renforçons nos positions. Au total nous remportent
8 sièges supplémentaires aux CAP locales.

Enfin,
je ne boude pas le plaisir de vous informer que FO réalise un score historique
à l’Institut Universitaire Catholique de Toulouse : dans cette place forte du
monde chrétien avec 45% des voix, FO déboulonne la CFTC de son piédestal. Du
jamais vu !

 

Les
électeurs ont fait confiance à notre syndicalisme confédéré, indépendant,
revendicatif et déterminé. Ils ont fait confiance à la fédération et ses
syndicats qui avec permanence et constance portent les revendications des
personnels. Ils ont fait confiance au syndicalisme qui défend les statuts et
l’école de la république.

 En adhérent, en votant FO les personnels ont
donné du poids au syndicat qui mobilise et s’oppose à la politique
gouvernementale qui prône l’école différente selon les territoires, l’école
soumise aux potentats et groupes de pression locaux.

Les
personnels ont donné du poids au syndicat qui défend les statuts nationaux, ces
statuts qui unissent organiquement l’École de la République et ses personnels,
et en constituent le ciment de l’égalité en droit.

 

J’en
reviens à la question «  comment va l’Education nationale ? ».

 

La
réponse est que l’Éducation nationale, tout comme la formation professionnelle
pour adultes, ne vont pas bien.

L’école
va mal des contre-réformes des gouvernements successifs :

– Elle
va mal des attaques répétées contre les statuts et droits des salariés.

– Elle
va mal du  démantèlement de l’école.

– Elle
va mal d’une orientation qui défait l’école de la république pour nous affliger
d’une école des territoires, d’une école morcelée, antithèse absolue de l’école
défendue par les militants ouvriers.

 

Avec
les personnels, nous rejetons de telles orientations. Ce rejet est à mettre en
parallèle avec le développement de FO.

Comme
professionnel, notre vocation première et fondatrice est d’assurer la formation
et l’instruction des jeunes, leur fournir des outils pour réfléchir, leur  donner des diplômes qualifiants et reconnus
par les conventions collectives. Cette école, que nous voulons, c’est l’école
de la République, la laïque, celle de égalité des droits, celle qui offre
l’instruction à tous, en tous lieux ….

 

De ne
pas être entendu, la colère grandit et est à la hauteur des mesures
destructrices engagées !

 

– Le 9
avril avec la confédération, nous avons mobilisé pour la grève, contre
l’austérité.

– Le 19
mai, majoritairement les enseignants du second degré étaient en grève pour le
retrait de la réforme des collèges. La protestation est unanime.

– Le 20
mai, en guise de réponse,  la ministre
publie les textes au Journal Officiel : c’est inacceptable ! Toute
provocation mérite réponse. Quand l’immense majorité dit non, l’obstination
vire à l’autoritarisme.

Cette
réforme n’a rien à voir avec l’égalité. L’autonomie qui la guide conduit tout
droit à autant d’organisations, d’horaires, de contenus que de collèges !

Cette
réforme n’a rien à voir avec l’amélioration des résultats scolaires que ce soit
en mathématiques, en français, ou dans n’importe quelle discipline d’ailleurs.
Les élèves perdent une demi-année d’enseignement disciplinaire sur les 4 ans de
collège.

 

Cette
réforme, c’est l’austérité et le pacte de responsabilité ; c’est la suppression
des classes bi-langues et européennes, c’est la mort du latin et 2200 postes
supprimés sur ces seules disciplines. Cette réforme, c’est la suppression de
l’accompagnement éducatif.

 

Elle
met en œuvre de la loi de refondation de l’école de juillet 2013 qui est une
machine de guerre pour appliquer l’austérité dans l’éducation nationale.

Et les
prétendus progrès liés à la réforme du collège sont comme les 60 000 postes
annoncés en 2012 : ils sont invisibles ! Selon la Cour des Comptes elle-même,
il n’y en a eu que 4750 dans le secondaire, et 12 784 emplois inscrits au
budget 2014 n’ont pas été utilisés ! 

 

Nous avons
un gouvernement qui poursuit inlassablement l’austérité. Depuis 6 ans le gel du
point d’indice des fonctionnaires et l’augmentation des prélèvements engendre
la baisse des traitements.

 Il entend payer ses fonctionnaire avec du
vent. Mme Lebranchu a osé déclarer le 27
mai   :

  « Plus que le point d’indice, il y a un
besoin de reconnaissance ».

Merci
Mme Lebranchu, pour nous payer de mots, nous savions
que nous pouvions compter sur vous !

Avec la
réforme du collège, nous savons maintenant que nous avons le mépris en plus !

 

Cette
réforme, les enseignants n’en veulent pas, la majorité des français la
rejettent.

Le 11
juin, 8 syndicats représentant l’immense majorité
des enseignants du second degré
appellent à la grève. Il en va de la
défense des disciplines, il en va de la défense du droit à l’instruction, il en
va de la défense de l’école outil de transmission du savoir.

 

D’ici
ce 11 juin, FO organisera des assemblées générales partout dans les
établissements, notamment le 4 juin, journée de mobilisation et d’information
en direction des parents pour discuter, préparer, organiser la grève et exiger
l’abrogation.

Avec le
devenir des collèges c’est l’avenir de nos enfants qui est en jeu, c’est aussi
la reconnaissance et la valeur des diplômes dans les conventions collectives.
La Confédération et ses syndicats sont concernés. Clairement, pour mettre en
échec ce démantèlement programmé, nous aurons besoin de toutes les forces vives
de ce pays, Les salariés auront besoin de l’appui de la Confédération FO.

 

L’unité
des organisations syndicales contre cette réforme avance. FO y joue un rôle
majeur. Chacun comprend l’intérêt de mettre un coup d’arrêt à la politique
dévastatrice du gouvernement. C’est un enjeu pour la défense de l’école, des
conquêtes de la classe ouvrière et des salariés. Nous y œuvrons avec passion et
énergie.

 

Nous
avons un gouvernement qui prétend que l’école est une priorité nationale. Le18 mai dernier, le 1er ministre affirmait encore que : je
cite : «  35 200 postes ont déjà été créés  ».

Ces
postes prétendument créés ne sont qu’effet d’annonce, une manipulation des
chiffres. Pour faire simple, moi j’enseigne à mes élèves que l’on n’additionne
pas des «  poires et des carottes  » et que 10 – 10 font 0 ; pour le
gouvernement on peut tout additionner et communiquer que 10 -10 font toujours10
: cherchez l’entourloupe !

La
réalité, c’est qu’en 3 ans pour 100 000 élèves supplémentaires, on compte
officiellement 9 000 enseignants de moins ! En 9 ans 44 000 enseignants ont été
supprimés.

Pour
notre département et pour le seul enseignement primaire nous avons un déficit
de 378 postes comparativement à 2008, dont 50 postes pour lesquels l’Inspecteur
d’académie refuse toute embauche alors que 200 enseignants
titulaires, en disponibilité pour rapprochement de conjoint et donc sans emploi
et sans salaire, attendent l’autorisation de l’Inspecteur d’Académie pour venir
travailler en Haute-Garonne.

 

Enfin, j’informe le congrès de la campagne de la fédération de Haute-Garonne
pour que le droit à la médecine du travail soit appliqué.

Sachez que 99% de ses personnels n’ont jamais eu de
visite médicale de prévention de toute leur carrière. C’est totalement illégal.

Pour l’Education nationale, c’est pratique : pas de
médecine de prévention, pas de maladie professionnelle, pas de poste de
reclassement, pas d’adaptation des postes de travail…. Et nous devrions faire
avec ca ? C’est inacceptable !

Depuis 2010 seul FO combat pour le respect de ce droit.
En 2010, il n’y avait qu’un médecin pour 40 000 agents. Nous avons fait
condamner le Recteur en justice pour non application
du droit
. A
ujourd’hui, ils sont 4. Les
décrets prévoient qu’il en faudrait 17 ! La fédération
poursuit son combat !

 

Pour conclure mon intervention j’annonce que mon syndicat, le Snudi FO, a
mandaté son Secrétaire départemental, Christophe Lalande, pour me remplacer à
la Commission Exécutive de l’Union Départementale. Il y a toute sa place et il
a fait ses preuves : en 6 ans le Snudi FO 31 est passé du 5eme au 2eme rang
dans l’enseignement primaire.

Pour ma
part, je suis candidat à la commission des conflits. J’en profite pour
remercier les congressistes de m’avoir écouté et aussi pour les conjurer de
surtout m’épargner toute réunion de cette commission d’ici 2018.

 

 

 

Vive la
Fnec-fp, vive l’Union départementale, vive la
Confédération FO.

 

 

Pour
finir, Jean-Claude Tarroux lit la motion (ci-dessous)
en appui de la grève du 11 juin. Elle sera adopté à
l’unanimité par les congressistes.

 

Résolution adoptée à
l’unanimité au Congrès de l’Union départementale Force ouvrière de Haute-Garonne
les 2 et 3 juin 2015:

 

Le congrès de l’Union départementale des syndicats FORCE
OUVRIERE de la Haute-Garonne réuni  les 2
et 3 juin, apporte son soutien à l’appel à la grève le 11 juin dont sa
fédération de l’enseignement et le SNFOLC sont parties prenantes,  pour le retrait de la réforme du collège.
Cette réforme  ampute de près de 500
heures par élève les quatre années du programme des collèges au profit de
projets interdisciplinaires. Elle restreint d’autant l’acquisition des savoirs
fondamentaux. Avec 20% des horaires liés à l’autonomie des 5  000
collèges, elle conduira à l’accroissement des inégalités.