J-C Mailly : “je m’adresse aux autres syndicats aussi pour faire de ce 18 mars une journée de grève interprofessionnelle.”

Vous trouverez ci-joint le discours complet (9 pages) de Jean Claude Mailly au meeting du 29 janvier (devant une salle archi-pleine !)

Extraits du discours :

L’austérité s’est développée dans notre pays au regard de l’emploi, de la croissance, des salaires, du creusement des inégalités et de la remise en cause du service public républicain.

Les six camarades qui m’ont précédé à cette tribune l’ont démontré, exemple de leur entreprise ou de leur administration à l’appui. Partout, à des degrés divers, en Europe l’austérité est la ligne de conduite des gouvernements et de la Commission européenne.

Tout découle de cela et aujourd’hui, 20 mois après la mise en place du gouvernement actuel, après des promesses de candidat qui n’engagent que ceux qui y croient, on a assisté, notamment lors de sa séance des vœux du 31 décembre, à ce que j’appelle un « coming out » libéral du président et la conférence de presse du 14 janvier dernier l’a confirmé.

Le combat contre l’austérité doit être mené à tous les niveaux.

Il faut revenir quelques instants sur le contenu de cette conférence de presse qui, si on utilise la métaphore de la route, donne en quelque sorte un coup d’accélérateur à une politique déjà ressentie par nous comme étant très libérale, en confiant les clés du camion à un patronat qui a le pied au plancher, prêt à passer à la vitesse supérieure et en plaçant les organisations syndicales dans la remorque.

…Ce fameux pacte de responsabilité s’inscrit de fait dans le pacte budgétaire européen dont il est une des déclinaisons. C’est un pacte d’austérité.

Je rappelle qu’il se décline de la façon suivante : suppression des cotisations familiales pour les entreprises, ce qui représente 30 milliards d’euros. Jamais on n’aura connu une telle baisse généralisée du coût du travail. On comprend les sourires et la satisfaction des organisations patronales. Après les 20 milliards l’an prochain du CICE, on rajoute en quelque sorte 10 milliards d’allègements.

Le président parle de compromis « historique » (moi je dis attention à l‘abus de l‘adjectif historique !!), de pacte de responsabilité, englobant tout le monde : gouvernement, patronat, syndicats, parlementaires, faisant revêtir à ce pacte des allures d’unité nationale et de confusion des responsabilités avec le danger d’instrumentalisation et de politisation.

…En aucun cas et quel que soit le contenu il n’est question de nous enfermer dans aucun pacte.

C’est en gardant notre indépendance, notre liberté de comportement et notre détermination que nous sommes responsables.

… J’évoquais tout à l’heure les risques qui pèsent sur la sécurité sociale. Ces risques, les personnels les vivent déjà sur leurs salaires, leurs conditions de travail, leurs emplois. Ce n’est pas un hasard mais une nécessité si les 5 fédérations des personnels, dont FORCE OUVRIERE, les appellent à la grève le 18 mars prochain.

Ils ont raison, la sécurité sociale, celle des anciens, celle d’aujourd’hui et celle à garantir demain, mérite bien une grève.

Mais au-delà de la sécurité sociale, ce que vous dites, ce que les salariés du public et du privé disent, tout ce que j’entends dans les visites d’entreprises ou d’administrations, c’est :

– nous voulons des augmentations de salaires,
– nous voulons des créations d’emplois en CDI ou statutaires,
– nous voulons de vrais services publics républicains ;
Emploi, salaires, services publics, sécurité sociale, voilà mes chers camarades, ce que nous devons revendiquer, ce que nous devons défendre, ce que nous devons exiger.

Notre rôle, c’est aussi, une fois les revendications définies, de mettre en place les conditions pour obtenir satisfaction.

Nous savons toutes et tous que rien ne nous sera donné, que tout devra être arraché. Cela passe certes par la négociation, mais aussi par l’action, deux faces complémentaires du rapport de force.

C’est pourquoi, en ce 29 janvier 2014, au nom de la commission exécutive confédérale unanime, nous avons décidé de faire du 18 mars une journée de rassemblements et manifestations. Et nous sommes prêts à le faire avec d’autres organisations syndicales partageant les mêmes préoccupations.

Et je m’adresse aux autres syndicats aussi pour faire de ce 18 mars une journée de grève interprofessionnelle.

Documents joints