Réemploi des intervenants en langues : Compte rendu de l’audience du 23 février 2011

Rassemblement pour le réemploi des intervenants en langues

Compte rendu de l’audience du 23 février 2011 à l’inspection Académique


Suite au rassemblement des intervenants en langue devant l’inspection Académique, une délégation du Snudi FO composée de Christophe Lalande, Secrétaire départemental, July Lynch, déléguée FO intervenante en Anglais et d’Hélène Fauré, déléguée FO intervenante en Espagnol a été reçue par Monsieur le Secrétaire général de l’Inspection Académique.

FO : Monsieur l’Inspecteur d’Académie a pris la décision de supprimer 20,5 postes équivalents temps plein de collègues intervenants en langues sur les 30,6 existants. Cette décision nous a surpris et consterné.

Pour beaucoup, ces collègues exercent dans les écoles depuis 10 ans. Leur expérience et leur compétence sont reconnues par tous y compris par l’administration.

Monsieur le Ministre Chatel annonce la volonté de généralisation de l’enseignement des langues en maternelle. Le Bulletin Officiel signé par M. Darcos le 9 juin 2008 précise que l’enseignement des langues à hauteur de 54 heures par an soit 1h30 par semaine est obligatoire du CP au CM2. Nous le savons tous, même avec l’intervention des intervenants en langues, ce cadre règlementaire est très loin d’être respecté.

Comment comptez-vous respecter le cadre règlementaire institué par les programmes nationaux en supprimant les 2/3 des intervenants en langues dans le département ? La note de service envoyée dans les écoles par M. Chaussard, Inspecteur de l’Education Nationale en charge des langues, demandant aux directeurs de trouver des bénévoles ou des intervenants payés par la mairie est-elle un élément de réponse ? De telles demandes sont inacceptables ! l’Education Nationale doit faire dispenser cet enseignement obligatoire par des professionnels compétents.

IA : Nous prévoyons d’étendre l’enseignement des langues au CE1 à la rentrée 2011 et au CP pour la rentrée 2012.

Tout d’abord, il y aura la généralisation de l’habilitation par le recrutement des professeurs d’écoles qui seront automatiquement habilités.

Nous prévoyons ensuite 50 postes fléchés langues supplémentaires pour la rentrée prochaine et au moins autant en plus pour chacune des deux rentrées à venir.

Nous utiliserons les enseignants habilités et il faudra organiser des échanges de service dans les écoles. Enfin, nous utiliserons des enseignants du 2nd degré. Certains sont en sous-service.

Les intervenants qui resteront combleront les manques et effectueront 45 mn dans la classe, les 45 autres minutes seront à la charge de l’enseignant.

FO : Vous confirmez que les professeurs des écoles nouvellement formés sont habilités d’office et ce quelle que soit leur note à l’épreuve de langue. La qualité de l’enseignement dispensé n’est donc pas un critère de cette décision.

De plus, vous le savez, la multiplication des postes fléchés remet en cause les barèmes de mutation et (rajoutée aux fermetures) bloque le mouvement. Cette situation oblige aussi les jeunes collègues à choisir ce type de poste par défaut. Nous avons choisi le métier de professeur des écoles, c’est pour travailler dans notre classe avec nos élèves. A ce titre, le statut stipule que les échanges de service, se font uniquement sur la base du volontariat.

De même, les enseignants habilités n’ont pas vocation, s’ils ne le souhaitent pas, à devenir professeur de langues. Certains enseignants ont passé des habilitations de manière facultative. Nous refusons qu’on leur impose maintenant d’enseigner les langues s’ils ne s’en sentent pas capables.

Quand aux professeurs de langues de collège et lycée, les suppressions de postes n’épargnent pas le second degré et eux aussi ont un statut. Enseigner les langues à l’école élémentaire n’est pas leur métier.

Enfin, demander à un enseignant non-habilité d’assurer 45 minutes d’enseignement en langue n’est pas règlementaire et contraire aux exigences des programmes nationaux.

IA : Si des enseignants habilités en langues refusent d’effectuer l’enseignement, ils l’expliqueront aux parents d’élèves et à leur inspecteur. Si certains se sentent “piégés”, je les invite à se mettre en relation avec leur inspecteur pour en discuter.

Mais il est clair qu’il n’y aura plus d’intervenants à Toulouse ni dans les grosses agglomérations.

Quant aux règlements et aux programmes nationaux, les parents pourront toujours porter plainte au tribunal administratif s’ils estiment qu’ils ne sont pas respectés.

FO : C’est vous qui êtes responsable de la mise en place de l’enseignement des langues. Nous voyons bien que cette décision va avoir pour conséquences une dégradation des conditions de l’enseignement des langues et c’est ce qui sera expliqué aux parents d’élèves.

Comment justifiez-vous cette décision de suppressions des postes ?

IA : La loi de finance a été votée par la représentation nationale. Ca se traduit par des suppressions de postes et d’emplois en l’occurrence. Il y a 16000 suppressions de postes au plan national. L’Académie doit “rendre” 150 postes dans le premier degré. Il y a un déficit budgétaire de l’Etat et une dette faramineuse à rembourser suite à la “crise”.

FO : Cette crise du système capitaliste n’est pas de la responsabilité des salariés. Ce n’est pas à eux, qu’ils soient intervenants en langues, enseignants, (etc.), et par voie de conséquence aux enfants de payer l’addition de la “crise” et des choix politiques du gouvernement de renflouement sans contreparties des banques et des spéculateurs.

Les intervenants en langues ont assurés pendant des années de bons et loyaux services.

Qu’envisagez-vous pour ces collègues ?

IA : Les intervenants en CDD ne seront pas renouvelés pour la plupart. Sur les 19 en CDI, 6 seront licenciés. La procédure sera respectée avec un préavis de 2 mois et un entretien préalable. Le motif de licenciement sera suppression du support pour cause de réorganisation des services. Aucune prime de licenciement n’est prévue.

FO : Nous n’acceptons pas ces suppressions de postes et demandons officiellement à l’Inspecteur d’Académie de revenir sur sa décision.

Nous réunirons à nouveau les collègues et nous déciderons de la suite de la mobilisation. Vous avez reçu des motions d’élus de parents d’élèves demandant clairement le maintien des postes et une pétition a déjà rassemblé plusieurs centaines de signatures en deux semaines.

Enfin nous n’accepterons aucune “pressions” sur les enseignants pour leur imposer d’effectuer l’enseignement des langues alors qu’on supprime les postes d’intervenants en langue.